Deux hommes en or et Rosalie

Avec son visage amical et ses bonnes manières de gendre idéal, Ricardo est très loin de ce que l’on appelle une personnalité controversée. Pourtant, le chef le plus connu du Québec a prouvé à quelques reprises qu’il était aussi capable de divaguer, que ce soit à propos de la malbouffe ou de la désuétude du système éducatif. Cet aspect plus rude de sa personnalité, l’animateur promet de le mettre un peu plus en avant cet hiver aux manettes. Deux hommes en or et Rosalie.

«Sortez de votre zone de confort. » L’expression est galvaudée, mais elle reste celle qui résume le mieux ce qui a poussé Ricardo Larrivée à dire oui lorsque l’équipe de Deux hommes en or et Rosalie s’est proposé de remplacer Patrick Lagacé pour la prochaine saison, qui débutera le 10 janvier à Télé-Québec.

«Je leur ai fait comprendre que je n’étais pas Patrick. Je ne suis pas du genre à insister pour poser une question. Ce n’est pas dans mon tempérament. En revanche, si je vous pose une question et que vous évitez de répondre, je pourrai vous la poser à nouveau en élevant un peu la voix. Je n’ai pas peur du débat et de la confrontation», prévient celui qui fera équipe avec Jean-Philippe Wauthier et Rosalie Bonenfant.

Un homme (d’affaires) en or

S’il a accepté ce nouveau défi, c’est aussi parce que l’offre tombait à point nommé. Depuis que le géant Sobeys, propriétaire entre autres d’IGA, a racheté en partie l’entreprise qui porte son nom, Ricardo a plus de temps libre. Cela dit, lui et son épouse Brigitte restent des actionnaires minoritaires du petit empire qu’ils ont mis plus de 20 ans à bâtir. Mais tranquillement, ils s’apprêtent à passer le relais, peut-être à leur fille Béatrice, déjà impliquée dans l’entreprise, ou à tout le moins à « une nouvelle génération ».

«Je ne veux pas être le vieux patron coincé dans les années 1980 qui s’accroche à son entreprise, comme on le voit trop souvent», souligne celui qui nous a reçus dans ses bureaux de Saint-Lambert.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE ARCHIVES

Ricardo Larrivée

Je pense qu’à un moment donné, c’est sain de céder la place aux plus jeunes. Et il est important de préparer la succession à l’avance. Au Québec, nous ne sommes pas très bons à cela.

Ricardo Larrivée

Un peu moins de 200 personnes travaillent aujourd’hui pour les différentes composantes de Ricardo Media, soit presque autant qu’avant la pandémie. La crise sanitaire a porté un coup dur aux activités de l’entreprise, puisqu’environ la moitié des effectifs ont dû être licenciés.

«J’ai braillé un coup de feu pendant ce temps-là. J’ai bu du gin tonic et j’ai pris mes pilules de psychologue. J’ai vraiment trouvé ça dur. Depuis que nous avons démarré notre activité, nous n’avons connu qu’une progression. Oui, nous avons eu des déceptions, des projets qui n’ont pas aussi bien fonctionné. Mais nous n’avons pas connu de gros échecs. Pendant la pandémie, je me suis vraiment cogné contre le mur», se souvient l’entrepreneur, faisant allusion à une émotion qui contraste avec l’image froide qu’on peut avoir du monde des affaires.

Non à la politique

A 57 ans, Ricardo possède toujours le feu sacré. S’il s’apprête à céder les rênes de son entreprise, du moins au niveau de la gestion des affaires courantes, il n’a pas encore fixé de calendrier à son éventuel retrait.

Que fera-t-il le jour venu ? Certains verraient en politique celui qui a dirigé le projet Lab-École avec Pierre Lavoie et Pierre Thibault. « On ne peut pas dire jamais, mais honnêtement, ce n’est pas dans mon plan de jeu », précise d’emblée l’intéressé.

Ricardo l’avoue : il aurait « adoré » être ministre de l’Agriculture ou de l’Éducation. Mais chaque fois qu’on lui a proposé de franchir le pas, il arrivait toujours à la même conclusion : « Je voulais créer une marque qui rassemble autour de la bonne chère. C’était le combat de ma vie. C’est l’héritage que je veux laisser. »

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Ricardo Larrivée

Si je me lançais en politique, même si j’étais le meilleur homme politique du monde, au moins la moitié des gens me détesteraient. Cela saperait définitivement tout ce que j’ai essayé de construire jusqu’à présent.

Ricardo Larrivée

Il est difficile de savoir quelle serait la position politique de Ricardo. Il se qualifie de « social-démocrate ». L’égalité des chances l’anime, le transfuge de classe qui a grandi dans une famille dysfonctionnelle avant de devenir le symbole de la réussite au Québec. « Mais j’ai aussi un côté Mario Dumont », ajoute-t-il avec un sourire narquois, avant de se lancer dans une longue tirade contre un État devenu obèse et incapable de remplir ses missions fondamentales.

« La bureaucratie détruit la démocratie. Pas seulement au Québec, mais partout dans l’Ouest. Pour les entrepreneurs, il y a tellement de paperasse. Tout est compliqué. C’est vrai dans la santé, dans l’éducation, partout ! Quand il devient clair qu’il y a tellement de structures inefficaces que nous décidons d’en créer une nouvelle pour mieux les gérer, il y a quelque chose qui ne va pas », proteste-t-il. -il.

Ricardo se révèle alors à nous avec un grand sentiment d’exaspération. Sans doute ne tardera-t-il pas à refaire surface lorsqu’il devra interviewer les différents acteurs de l’actualité cet hiver en Deux hommes en or et Rosalie.

Deux hommes en or et Rosalie sera en ondes à partir du 10 janvier, à Télé-Québec

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Mort de David Lodge, prise d’otages dans une prison d’Arles, Paris menacé de « blocage » par la Coordination rurale… L’actualité de ce vendredi 3 janvier – Libération
NEXT Montpellier veut faire venir… un buteur de l’équipe de France !