La France a doté cette brigade de 128 transports de troupes VAB, 18 chars AMX-10, 18 canons César ainsi que des camions, des véhicules blindés d’évacuation sanitaire, des postes de tir de missiles antiaériens Mistral et Milan.
Le chef d’état-major des armées, Thierry Burkhard et Emmanuel Macron lors d’une rencontre avec des militaires ukrainiens, sur leur site d’entraînement en France, le 9 octobre 2024. (POOL/THIBAULT CAMUS)
Quelque 1 700 désertions, envoi prématuré au front, matériel inadapté, commandant démis de ses fonctions… Critiquée par un député et un journaliste ukrainien de renom, la brigade « Anne de Kiev » de l’armée ukrainienne, en partie entraînée et équipée par la France, est visée par une procédure , ont indiqué les enquêteurs ukrainiens jeudi 2 janvier.
« Le Bureau d’enquête d’État étudie effectivement les faits présentés dans les médias dans le cadre de la procédure pénale engagée en vertu des articles » liés à
abus de pouvoir et désertion
dit le
AFP
Tatiana Sapian, porte-parole de cet organisme officiel.
Cette brigade fait l’objet de polémiques depuis son retour le mois dernier de France, où 2 300 de ses 4 500 soldats ont été formés. Selon le célèbre journaliste ukrainien Yuri Butousov,
près de 1.700 soldats de la brigade ont déserté
la plupart avant même le déploiement de leur unité au front, et 50 lors d’un entraînement en France. Dans un long message sur Facebook mardi, il a accusé le commandement militaire ukrainien d’avoir échoué dans la formation initiale de la brigade, qui s’est déroulée dans un
« Chaos organisationnel complet »
et d’avoir envoyé ses soldats dans d’autres unités pour « combler les trous » en termes d’effectifs.
« Attitude criminelle » du commandement militaire
Selon lui, ce qui restait de la brigade a été envoyé notamment à Pokrovsk, l’un des secteurs les plus chauds du front de l’Est, tandis que son commandant a été limogé, ainsi que plusieurs de ses subordonnés. Toujours selon ce journaliste ukrainien,
la brigade n’était pas équipée de drones ni de matériel de brouillage électronique,
des outils devenus essentiels pour les unités militaires dans cette guerre. “En raison de cette attitude criminelle envers la vie des soldats, la 155e brigade a subi des pertes importantes dès les premiers jours”, a-t-il accusé.
« L’enquête est en cours. Il est trop tôt pour parler de résultats préliminaires », a expliqué Tatiana Sapian.
Les problèmes au sein de la brigade « Anne de Kiev » avaient déjà été dénoncés par la députée ukrainienne Mariana Bezougla, connue pour ses critiques virulentes à l’égard du haut commandement militaire, qui s’exprimait début décembre.
une « brigade zombie » formée à des fins de « publicité ».
Le président français Emmanuel Macron a rendu visite début octobre aux soldats de la 155e brigade ukrainienne lors de leur entraînement en France. La France a doté cette brigade de 128 véhicules de transport de troupes VAB, 18 chars AMX-10, 18 canons automoteurs César ainsi que des camions, des véhicules blindés d’évacuation sanitaire, des postes de tir de missiles antiaériens Mistral et Milan.