Les prix du gaz repartent à la hausse début 2025 en Europe. La raison : un arrêt des livraisons de Gazprom vers l’Europe. Le géant russe n’a pas renouvelé son contrat de transport vers l’Europe.
Les prix du gaz vont augmenter
Les prix du gaz en Europe ont connu une augmentation notable depuis l’arrêt des livraisons de Gazprom via l’Ukraine. Une situation logique dans un contexte de guerre entre Kyiv et Moscou. Cet arrêt, intervenu début janvier 2025, marque la fin de décennies de transit du gaz russe à travers le territoire ukrainien. Kyiv n’a pas renouvelé l’accord de transit, invoquant des raisons de sécurité nationale.
Depuis cette interruption, le marché européen a vu le prix du TTF néerlandais, principal indicateur du gaz naturel en Europe, bondir de plus de 4% à 51 euros par mégawattheure, un pic qui n’avait plus été atteint depuis octobre 2023.
Cette hausse a été accentuée par les températures glaciales dans le nord de l’Europe, couplées à la réduction des stocks de gaz. Ils ne sont actuellement qu’à 75 % de leur capacité. Ce niveau est nettement inférieur à celui des années précédentes, ce qui suscite des inquiétudes quant aux approvisionnements hivernaux. Selon Gas Infrastructure Europe, les réserves ont chuté de près de 19% entre septembre et mi-décembre, soit un taux de déstockage particulièrement élevé.
Cette baisse des capacités de stockage est d’autant plus préoccupante que l’arrêt des livraisons via l’Ukraine représente environ 5 % des importations totales de gaz naturel de l’Union européenne. Pour des pays comme la Hongrie et la Slovaquie, qui dépendaient fortement de cette route pour satisfaire environ 65 % de leur demande en 2023, la perte de cette source d’approvisionnement constitue un réel problème. Les alternatives, notamment le gaz de TurkStream ou d’autres routes comme la route transbalkanique, restent insuffisantes pour compenser cette perte.
De grosses conséquences
L’arrêt des livraisons via l’Ukraine n’est pas seulement une question énergétique, elle constitue aussi un revers symbolique pour Moscou. Comme l’a souligné le président ukrainien Volodymyr Zelensky, cette décision marque « l’une des plus grandes défaites de Moscou » dans le secteur énergétique. En effet, il y a 25 ans, la Russie exportait plus de 130 milliards de mètres cubes de gaz par an via l’Ukraine, un volume aujourd’hui réduit à zéro. En fait, cela devrait encore peser sur son économie.
Toutefois, ces perturbations pèsent lourdement sur l’Europe centrale, où les gouvernements sont contraints de prendre des mesures d’urgence. En Slovaquie, par exemple, le Premier ministre Robert Fico a mis en garde contre un « impact drastique » sur l’ensemble de l’Union européenne et vient d’entamer des négociations avec Moscou pour tenter de garantir un approvisionnement alternatif.
Parallèlement, la Commission européenne propose diverses solutions pour atténuer cette crise, notamment en favorisant importer du gaz de Grèce, de Turquie et de Roumanie, mais ces solutions nécessitent du temps et des infrastructures adaptées. Toutefois, cette situation pourrait se traduire par une forte volatilité des prix et donc des hausses potentielles pour les ménages français.
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