L’ancien président est de retour devant le tribunal à partir de lundi 6 janvier aux côtés de trois de ses anciens ministres. Selon le journaliste Fabrice Arfi, des « traces bancaires » montrent que le clan de Nicolas Sarkozy a accepté de l’argent du dictateur Kadhafi pour financer sa campagne.
Publié le 01/06/2025 12:00
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« En fait, il existe de nombreuses preuves matérielles »assure Fabrice Arfi, journaliste à Mediapart qui a révélé cette affaire de financement présumé libyen de la campagne victorieuse de Nicolas Sarkozy en 2007. Alors que les juges d’instruction ne parlent que de « un ensemble de preuves sérieuses et concordantes » plutôt que des preuves irréfutables, le journaliste insiste sur le fait que “Dans les crimes d’argent contrairement aux crimes de sang, il n’y a pas d’ADN, pas d’empreinte digitale sur les contraventions”.
Cette affaire a nécessité 10 ans d’enquête, rappelle-t-il, soulignant que le procès n’aurait donc pas eu lieu. « sur la base simplement d’éléments volatils ». « L’enquête a documenté l’existence, grâce à des traces bancaires, de paiements en provenance de la dictature libyenne, arrivant dans les poches des Français.détaille Fabrice Arfi, évoquant notamment une somme de 440 000 euros, « arrivé sur le compte d’un proche de Nicolas Sarkozy aux Bahamas » coïncidant avec une note de journal intitulée «Campagne NS». En contrepartie, selon le journaliste, le régime de Mouammar Kadhafi aurait bénéficié de «des faveurs très diverses, diplomatiques, juridiques et économiques»précise-t-il. Il évoque également de nombreuses autres transactions suspectes, dont les 5 millions que l’intermédiaire Ziad Takieddine, “l’agent corrompu présumé”, avoué “ont été transportés entre la Libye et le ministère de l’Intérieur”.
Le procès devrait durer trois mois. L’ancien chef de l’Etat, qui avait d’abord dénoncé une affaire sans preuves fondée uniquement sur “détester», ne sera pas seul sur le banc des prévenus, qui sont 12 au total. Aux côtés de Nicolas Sarkozy se trouvent ses plus fidèles ministres de l’époque, Claude Guéant, Brice Hortefeux ainsi qu’Eric Woerth, ex-trésorier de l’UMP et président de l’Association de Financement de la campagne 2007.
Ces quatre hommes, qui n’ont plus le droit de se parler depuis leur mise en examen il y a 7 ans, se retrouveront devant le tribunal judiciaire de Paris. Ils seront jugés pour « corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs ». Cette affaire, selon l’ancien président, lui a coûté sa réélection en 2012, face à François Hollande. Depuis qu’a éclaté cette affaire Kadhafi, il y a 14 ans, la droite n’a jamais renoué avec la victoire.
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