Un tournant historique : la Russie a définitivement coupé le robinet de gaz vers l’Europe via l’Ukraine, un blocage qui inquiète l’Europe de l’Est. La diversification énergétique a un prix dans ce contexte tendu…
Dans un contexte géopolitique et énergétique tendu, un événement historique vient de se produire : les livraisons de gaz russe vers l’Europe via l’Ukraine ont définitivement cessé mercredi matin. Cette décision impacte directement plusieurs pays d’Europe de l’Est, inquiets pour leur approvisionnement énergétique.
La fin d’un transit stratégique
Selon le ministre ukrainien de l’Energie, German Galushchenko, l’arrêt du transit du gaz russe via l’Ukraine marque un tournant. Il estime que la Russie subira des pertes financières en perdant des marchés. Ce jugement fait suite à l’expiration d’un contrat de cinq ans signé en 2019 entre Naftogaz (entreprise ukrainienne) et Gazprom (géant gazier russe).
Avant l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, ce contrat était considéré comme un gage de sécurité énergétique. Mais le conflit qui a fait des centaines de milliers de victimes a tout changé. La Russie cible régulièrement les infrastructures énergétiques de l’Ukraine, plongeant la population dans le froid et l’obscurité.
Les pays d’Europe de l’Est inquiets
Même si la dépendance globale de l’Europe vis-à-vis du gaz russe a considérablement diminué depuis le début de la guerre, certains États situés à l’Est restent très dépendants. La Slovaquie et la Hongrie se sont notamment plaintes de voir le robinet coupé.
Le Premier ministre slovaque Robert Fico, qui reste proche de Vladimir Poutine, s’est rendu fin décembre à Moscou pour tenter de trouver une solution d’urgence. Une démarche qui a suscité la colère du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Selon un porte-parole de la société gazière slovaque SPP, toute alternative au gaz russe sera nettement plus coûteuse.
Approvisionnements russes réduits
Depuis le sabotage des tubes Nord Stream en mer Baltique il y a plus de deux ans, l’Europe ne sera désormais approvisionnée en gaz russe que par le gazoduc TurkStream, qui passe sous la mer Noire, et son prolongement Balkan Stream. Elle importe également des quantités importantes de gaz naturel liquéfié (GNL) russe par des méthaniers.
La Hongrie reçoit la majeure partie de son gaz via TurkStream, donc l’arrêt du transit via l’Ukraine ne l’affectera que marginalement. Cependant, le Premier ministre Viktor Orban a déclaré qu’il ne voulait pas abandonner cette voie.
La Moldavie en état d’urgence
Dans le même temps, Gazprom doit suspendre mercredi ses livraisons de gaz à la Moldavie, dans le cadre d’un différend financier. Ce pays, l’un des plus pauvres d’Europe, vient de réélire un président pro-européen.
Face à la situation critique, la Moldavie a déclaré l’état d’urgence. Même si Gazprom avait déjà stoppé une grande partie de ses livraisons après le début de la guerre, la centrale thermique alimentée au gaz russe fournit toujours 70 % de l’électricité du pays.
La diversification a un prix et toute alternative au gaz russe coûtera nettement plus cher.
– Ondrej Sebesta, porte-parole de la société gazière slovaque SPP
Cette coupure de gaz illustre la complexité des relations énergétiques entre la Russie et l’Europe dans le contexte de la guerre en Ukraine. Si certains pays cherchent des alternatives, la transition s’annonce coûteuse et semée d’embûches. L’unité et la solidarité européennes seront plus que jamais nécessaires pour relever ce défi énergétique majeur.
Depuis le sabotage des tubes Nord Stream en mer Baltique il y a plus de deux ans, l’Europe ne sera désormais approvisionnée en gaz russe que par le gazoduc TurkStream, qui passe sous la mer Noire, et son prolongement Balkan Stream. Elle importe également des quantités importantes de gaz naturel liquéfié (GNL) russe par des méthaniers.
La Hongrie reçoit la majeure partie de son gaz via TurkStream, donc l’arrêt du transit via l’Ukraine ne l’affectera que marginalement. Cependant, le Premier ministre Viktor Orban a déclaré qu’il ne voulait pas abandonner cette voie.
La Moldavie en état d’urgence
Dans le même temps, Gazprom doit suspendre mercredi ses livraisons de gaz à la Moldavie, dans le cadre d’un différend financier. Ce pays, l’un des plus pauvres d’Europe, vient de réélire un président pro-européen.
Face à la situation critique, la Moldavie a déclaré l’état d’urgence. Même si Gazprom avait déjà stoppé une grande partie de ses livraisons après le début de la guerre, la centrale thermique alimentée au gaz russe fournit toujours 70 % de l’électricité du pays.
La diversification a un prix et toute alternative au gaz russe coûtera nettement plus cher.
– Ondrej Sebesta, porte-parole de la société gazière slovaque SPP
Cette coupure de gaz illustre la complexité des relations énergétiques entre la Russie et l’Europe dans le contexte de la guerre en Ukraine. Si certains pays cherchent des alternatives, la transition s’annonce coûteuse et semée d’embûches. L’unité et la solidarité européennes seront plus que jamais nécessaires pour relever ce défi énergétique majeur.