la fin du transit du gaz russe vers l’Europe via l’Ukraine met la Moldavie en difficulté

“Nous avons arrêté le transit du gaz russe, c’est un événement historique”, a déclaré le ministre ukrainien de l’Energie, German Galushchenko. Mais plusieurs pays s’inquiètent de cette situation, notamment la Moldavie qui a déclaré l’état d’urgence.

Publié le 01/01/2025 18:36

Temps de lecture : 3min

Une personne allume une cuisinière au gaz naturel, le 16 décembre 2024, à Rzeszow, en Pologne. (ARTUR WIDAK / NURPHOTO / AFP)

Le robinet est fermé. Les livraisons de gaz russe vers l’Europe via l’Ukraine ont définitivement cessé mercredi 1er janvier, après l’expiration d’un contrat signé entre les deux parties fin 2019 et maintenu malgré l’invasion du pays par la Russie. Cet arrêt, qui concerne près d’un tiers des livraisons totales de gaz russe vers l’Europe, inquiète plusieurs pays d’Europe de l’Est, notamment la Moldavie, particulièrement vulnérable, qui a déclaré l’état d’urgence.

« Nous avons stoppé le transit du gaz russe, c’est un événement historique. La Russie perd des marchés, elle subira des pertes financières.»s’est félicité le ministre ukrainien de l’Énergie, German Galushchenko. Aucune livraison n’était prévue mercredi, selon les données publiées la veille par l’opérateur ukrainien GTSOU, faisant état de l’expiration d’un contrat de cinq ans établi en 2019 entre la société ukrainienne Naftogaz et le géant russe Gazprom.

Cette fin du transit est “l’une des plus grandes défaites de Moscou”s’est félicité Volodymyr Zelensky. «Lorsque Poutine a pris le pouvoir en Russie, il y a plus de 25 ans, le volume annuel de gaz expédié via l’Ukraine vers l’Europe s’élevait à plus de 130 milliards de m3. Aujourd’hui, le transit de gaz russe est à zéro, ce qui constitue l’une des plus grandes défaites de Moscou.»a écrit le président ukrainien sur les réseaux sociaux.

A l’époque, en 2019, Volodymyr Zelensky se réjouissait pourtant d’un accord synonyme de « sécurité énergétique » et de « la prospérité pour les Ukrainiens »qui devait faire rapport au pays “plus de sept milliards de dollars” sur cinq ans. Mais les temps ont radicalement changé. La Russie a envahi l’Ukraine en février 2022 et son armée attaque régulièrement les infrastructures énergétiques ukrainiennes.

Gazprom a confirmé dans un communiqué que depuis mercredi matin “Le gaz russe n’a pas été livré pour transiter par l’Ukraine”. Ses exportations vers l’Europe via le territoire ukrainien s’élèvent à un peu plus de 14 milliards de mètres cubes par an, selon les chiffres officiels. Dans ce contexte tendu, le prix du gaz européen a atteint mardi la barre symbolique des 50 euros le mégawattheure, une première depuis plus d’un an.

Ces dernières semaines, la Hongrie et la Slovaquie se sont plaintes de voir le robinet coupé. Le Premier ministre slovaque Robert Fico, bien disposé envers Vladimir Poutine et dont le pays est très dépendant des approvisionnements en gaz russe, a mis en garde mercredi contre un « un impact drastique sur nous tous dans l’UE ». En Moldavie, la région séparatiste pro-russe de Transnistrie »traverser une situation difficile » après le fournisseur local Tiraspoltransgaz « interrompu l’approvisionnement en gaz naturel et en chauffage »a prévenu le porte-parole du gouvernement moldave. Ce dernier appelle la Russie à “arrêtez son chantage”.

 
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