« Alors que le monde célèbre la nouvelle année, nous accueillons 2025 avec le premier massacre israélien dans la bande de Gaza », déplore le porte-parole de la Défense civile Mahmoud Bassal.
L’horloge venait à peine de sonner minuit lorsqu’une frappe israélienne sur une maison à Jabalia, au nord de la bande de Gaza, a fait, selon lui, 15 morts et plus de 20 blessés parmi trois familles déplacées, les Badra. , Abou Warda et Taroush.
Contactée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat.
« La maison a été entièrement détruite par deux missiles tirés par un avion de chasse. Plusieurs personnes sont encore sous les décombres”, a déclaré un secouriste, Mohammad, qui n’a pas donné son nom de famille.
« C’est un massacre, les enfants et les femmes sont en morceaux. Personne ne sait pourquoi la maison a été prise pour cible, il n’y avait que des civils», témoigne Jibril Abou Warda, 35 ans, proche de plusieurs victimes.
Les images montrent des femmes en larmes devant des corps alignés au sol, dont ceux d’enfants, avant qu’ils ne soient enveloppés dans des draps blancs.
« Nous ne voulons pas d’aide humanitaire, nous voulons que la guerre cesse. Assez de sang versé ! Assez!” » dit un autre proche endeuillé, Khalil Abou Warda, tandis que les gens derrière lui continuent de fouiller les décombres de la maison.
Les services d’urgence de Gaza ont indiqué dans la journée que dix autres Palestiniens étaient morts dans deux frappes israéliennes distinctes à Khan Younes au sud et dans la ville de Gaza (nord).
Tentes inondées
Depuis le 6 octobre, l’armée israélienne mène une intense offensive terrestre et aérienne dans le nord du territoire palestinien, notamment à Jabalia, afin d’empêcher les combattants du mouvement islamiste palestinien Hamas de s’y regrouper.
« Il n’y a rien autour de moi que des ruines et de la désolation. Les gens ne savent plus quoi faire ni où aller. Ils ne savent pas comment survivre », déclare dans une vidéo le responsable humanitaire de l’ONU, Jonathan Whittal, après avoir réussi à s’y rendre.
Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées dans la bande côtière palestinienne depuis le début de la guerre et sont souvent réduites à vivre dans des tentes de fortune, inadaptées aux conditions hivernales.
« Plus de 1 500 tentes abritant des personnes déplacées ont été inondées dans les camps à travers Gaza », prévient la Défense civile de Gaza après une vague d’intempéries ces derniers jours.
« Nous n’avons pas dormi depuis trois jours de peur que nos enfants tombent malades à cause de l’hiver, mais aussi que des missiles nous tombent dessus », raconte Samah Darabieh, qui vit dans le camp de Beit Lahia, au nord. de Gaza.
L’organisme israélien chargé des affaires civiles dans les territoires palestiniens occupés (Cogat) a annoncé mercredi que 55 patients, en majorité des enfants, avaient été évacués du territoire palestinien, ainsi que 72 personnes les accompagnant, pour être soignés aux Émirats arabes unis.
“Plus de 12 000 patients ont encore besoin d’une évacuation sanitaire hors de Gaza”, souligne l’Organisation mondiale de la santé, qui participe à cette opération.
La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1 208 personnes, en majorité des civils, selon un décompte basé sur des chiffres officiels israéliens et incluant des otages morts ou morts. tué en captivité à Gaza.
Au moins 45.553 personnes ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles à Gaza, en majorité des civils, selon un dernier bilan mercredi du ministère de la Santé du Hamas, dont les données sont jugées fiables par l’ONU.