Les enjeux environnementaux qui ont défrayé la chronique en 2024 risquent de les ponctuer à nouveau en 2025. Qu’il s’agisse de l’aménagement du territoire, de la qualité de l’air ou de la protection des ressources en eau, la plupart des revendications et des tensions perdureront dans les mois à venir.
Protection des caribous
Les projets de protection du caribou des forêts et des montagnes ont donné lieu à un bras de fer entre Québec et Ottawa, mais aussi entre les différents organismes de défense de l’environnement et les Premières Nations. Les biologistes québécois ont déploré ce qu’ils ont décrit comme manque de courage et de vision
.
Ajoutons à ces points de vue divergents sur les solutions à mettre en œuvre le remodelage des espaces protégés. Ce sont désormais les MRC qui aura son mot à dire. Des appels à projets de territoire ont été lancés, tandis que le ministère de l’Environnement du Québec avance toujours avec son intention de protéger jusqu’à 30 % du territoire public de la province d’ici 2030.
Cela dit, plusieurs projets soumis ont été refusés par plusieurs MRC, comme le soulignait en fin d’année Bianca Bédard, du Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue.
Bianca Bédard souhaite que les projets de protection du territoire public soient approuvés par les MRC de l’Abitibi-Témiscamingue. (Photo d’archives)
Photo : - / Jean-Michel Cotnoir
Présentement, au Témiscamingue, les gens vivent une crise en matière forestière, on ne va pas le cacher. Alors, c’est sûr qu’il est sensible de venir proposer des projets d’aires protégées. Nous y voyons une baisse du potentiel forestier. Mais ce n’était pas tout à fait ça
» a-t-elle mentionné.
Certains projets incluaient des zones de haute valeur de conservation pour ceux qui coupaient des forêts dans ces zones. Nous ne supprimions donc pas les possibilités forestières pour la plupart des projets présentés.
Pendant ce temps, la situation dans l’enceinte de Val-d’Or continue de stagner. En 2024, aucune nouvelle naissance n’a été enregistrée dans le petit troupeau captif.
Contrairement aux caribous captifs de Charlevoix et de la Gaspésie, le troupeau de Val-d’Or n’a accueilli aucun nouveau veau cette année.
D’autres mesures de conservation doivent être mises en place. Il existe quelques femelles assez jeunes et encore capables de mettre bas. On sait depuis longtemps qu’il n’y a pas assez de brassage génétique au sein du troupeau de Val-d’Or.
Il est certain qu’on ne peut pas espérer que la population se rétablisse seule ou en enclos sans rien faire d’autre.
ajoute le spécialiste en environnement du service des ressources naturelles de la communauté de Lac-Simon.
L’eau, cet or bleu menacé
Au Témiscamingue, le projet Onimiki oppose deux visions environnementales : la production d’énergie renouvelable et la question de la préservation de la rivière Kipawa.
Ouvrir en mode plein écran
Les grandes chutes de la rivière Kipawa (Photo d’archive)
Photo: - / Étienne Marcoux
Le sujet a fait l’objet de plusieurs reportages sur ce développement réalisés par deux communautés autochtones et la MRC de Témiscamingue, dont un épisode de l’émission Semaine verte.
Le gouvernement du Québec n’a pas caché son intérêt pour la construction de petites centrales hydroélectriques et Investissement Québec serait également prêt à apporter du financement.
La protection de l’eau s’est également exprimée dans la préoccupation de Senneterre à l’égard de l’esker qui lui fournit son eau potable et que la Municipalité souhaite protéger de l’exploitation minière. Une demande formelle a été adressée au gouvernement.
Le conseil municipal a adopté une résolution pour demander un arrêté ministériel à la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina.
La qualité de l’air reste préoccupante
En juin, Québec s’est dit prêt à accorder jusqu’à 2,6 millions de dollars à Glencore pour réduire ses émissions atmosphériques, à travers divers projets de réduction des émissions. Cette subvention était liée à la mesure d’aide à la décarbonation du secteur industriel québécois. Ces fonds devaient bénéficier aux unités d’affaires de la mine Raglan, de la raffinerie CCR et de la Fonderie Horne de Rouyn-Noranda.
Ouvrir en mode plein écran
La qualité de l’air est une préoccupation à Rouyn-Noranda. (Photo d’archives)
Photo: - / Boualem Hadjouti
Plus tard dans l’année, il a été mentionné que le projet Aeris ne se réaliserait pas comme il avait été présenté. La société multinationale a déclaré que le plan valait près d’un milliard de dollars et qu’il était trop coûteux. La mairesse de Rouyn-Noranda, Diane Dallaire, s’est dite rassurée par les discussions avec les dirigeants de la fonderie et les représentants du ministère de l’Environnement.
Ouvrir en mode plein écran
La mairesse de Rouyn-Noranda, Diane Dallaire, se veut rassurante. (Photo d’archives)
Photo : - / Bianca Sickini-Joly
Au conseil municipal de Rouyn-Noranda, les citoyens ont maintenu leurs revendications et, durant l’automne, plusieurs manifestants ont convergé de différentes régions du Québec, dont la réalisatrice Anaïs Barbeau-Lavalette. Le gouvernement Legault continue de s’agenouiller devant une multinationale millionnaire à qui il permet d’acheter le droit de polluer. Il n’y a aucune raison pour que Rouyn-Noranda soit une zone sacrifiée plus que le reste du Québec
dit-elle.
Ouvrir en mode plein écran
Falco Resources présente une maquette avec une vue souterraine du projet sur son site Internet.
Photo : Capture d’écran : falcores.com
Dossier connexe, le projet de mine urbaine Falco Resources qui a fait l’objet de consultations par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). Le rapport du BAPE a été déposé le 23 décembre 2024. Il doit être publié au plus tard 15 jours après son dépôt au ministre, soit vers le 6 janvier 2025.