Nous sommes en janvier 2024. Dans les dédales du Centre Bell de Montréal, on croise par hasard Petr Svoboda qui se rend au Salon des Anciens, ce lieu réservé aux joueurs retraités qui portaient autrefois et faisaient honneur au maillot canadien.
Directeur des opérations hockey au Lausanne Hockey Club jusqu’en novembre 2022, le Tchèque est resté silencieux depuis qu’il a été contraint de vendre ses parts dans le LHC, de quitter ces fonctions et de fuir la capitale olympique, échappant aux plumes et au goudron.
On s’adresse à lui, on se (re)présente à lui et on lui pose une question très simple : comment allez-vous, Monsieur Svoboda ? « J’ai tellement de choses à vous dire qu’ici, entre deux portes, au milieu de tout ce monde, ce n’est pas idéal. Es-tu libre demain ? Nous convenons de nous rencontrer dans un restaurant d’un hôtel de la métropole québécoise. On passe six heures à table, six heures de discussion parfois interrompues par l’apparition sporadique de quinquagénaires désireux de compléter leur collection d’autographes.
À Montréal, où il a participé à la 23e conquête de la Coupe Stanley avec le Canadien en 1986, Petr Svoboda est un homme respecté, voire adulé par la génération des tempes grises ou très dégarnies.
On se retrouve deux jours plus tard dans son appartement montréalais. Nous nous sommes rencontrés plusieurs fois outre-Atlantique au cours des 11 mois suivants. Nous nous parlons régulièrement au téléphone, parfois en visioconférence.
Au fil des rencontres, on fait la connaissance d’une personne extravertie, courtoise, taquine, drôle, intelligente, instruite, diplomate, bavarde. Très bavard. Très très bavard.
Mais, pour le moment, pour des raisons juridiques, nous ne pouvons pas rapporter ce qu’il nous a dit. Nous devons vérifier et nous y travaillons.
Mais comme c’est souvent le cas dans de tels cas, il existe une autre version des faits. Peut-être une autre vérité…
