« Nous avons l’habitude de travailler les jours fériés. » Quatre soirs par semaine, Laurent Bridonneau et Guillaume Busson œuvrent dans tout le département pour venir en aide aux personnes dans le besoin. Ambulanciers de nuit, ils fêteront la nouvelle année au travail, entre leur ambulance et le centre Jussieu Secours Tours. « Il n’y a pas de vacances en cas d’urgence », constate Guillaume.
Pour les deux ambulanciers, travailler le soir du Nouvel An ne pose aucun problème. ” Cela m’aurait gêné davantage à Noël, quand je préfère être en famille. Le réveillon est une soirée entre amis qui peut être reportée », estime Guillaume, qui, comme sa compagne, a pu prendre des vacances pendant la semaine de Noël.
“Nous sommes gouvernés selon l’appel du 15”
Sur le pont de 20 heures à 6 heures du matin, ils fêteront ensemble le passage à l’année 2025. En binôme depuis 2019, Laurent et Guillaume forment un duo à la complicité évidente. ” Nous passons plus de temps ensemble qu’avec notre famille. Nous nous complétons bien. Il y a les vieux et les jeunes », s’amuse Laurent, 50 ans.
Tous deux privilégient le travail de nuit pour des raisons professionnelles, malgré des embauches les soirs de fête. ” Le travail de nuit est un choix et une préférence. Nous faisons davantage d’urgences préhospitalières, c’est ce avec quoi nous nous sentons le plus à l’aise et ce que nous préférons faire. », partage Guillaume. ” La nuit, il y a moins de circulation sur la route. Et nous arrivons à intervenir plus rapidement », ajoute Laurent.
Pourtant, pour les fêtes de fin d’année, leur chef a tenu à faire un petit geste pour ses équipes. ” Nous avons fait appel à un traiteur pour un petit repas spécial, le réveillon et le lendemain », Describes Pascal Barthès, president of Jussieu Secours France.
La salle de repos de l’ambulance est également décorée de décorations de Noël. Baby-foot, télévision, canapés… De multiples équipements proposés pour passer du temps libre entre deux interventions. Laurent et Guillaume travaillent particulièrement dur au baby-foot, avec des confrontations aux résultats équilibrés. Un confort qu’ils doivent cependant abandonner à la moindre alarme. « Nous sommes gouvernés selon l’appel du 15 », commente Guillaume.
« Un esprit de famille »
Une fois une mission qui leur a été assignée, les deux amis se mettent alors en route, sans hâte, mais avec efficacité. ” Les soirs de vacances, on se dit qu’on aura plus d’interventions, mais en réalité non. Davantage d’équipes sont mises à disposition. Nous en mobilisons cinq ces soirs-là au lieu des quatre habituels », raconte Laurent. ” A Noël, on nous appelle beaucoup pour des indigestions, des intoxications alimentaires ou des allergies. Il y a aussi beaucoup d’appels de personnes qui se sentent seules, déprimées », constate Guillaume.
Sur les lieux de l’intervention, les deux ambulanciers prennent en charge la personne dans le besoin, avec dialogue et bienveillance. “ Intervenir à Noël ou au Nouvel An revient parfois à arracher les gens à leur famille. C’est frustrant, mais nécessaire pour leur santé », reconnaît Guillaume. En effet, il leur est parfois indispensable d’emmener les personnes soignées aux urgences.
Laurent et Guillaume y retrouvent des collègues, issus de différents métiers, qui travaillent également la nuit. Tout le monde se salue de manière amicale et conviviale. ” En voyant toujours les mêmes collègues, on se connaît bien. Ils deviennent amis. On sent un véritable esprit de famille », soulignent les ambulanciers. Des amitiés professionnelles qui permettent un quotidien agréable et bienvenu pendant les vacances.