Dans leurs entrevues de fin d’année, le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, et la chef de l’opposition, Carla Beck, reviennent sur une année électorale chargée. Les deux personnalités politiques ont également partagé leur vision pour 2025.
Scott Moe et son gouvernement du Parti saskatchewanais ont été réélus avec une majorité pour une cinquième fois consécutive cette année. Il ne cache pas sa fierté.
Malgré cette victoire, l’opposition néo-démocrate de Carla Beck a réussi à faire bonne figure et à élire un groupe de 27 sièges, soit presque le double des 14 qu’elle possédait lors de la dissolution de l’Assemblée législative.
Scott Moe veut mieux écouter les Saskatchewanais
En 2024, l’objectif était de former à nouveau un gouvernement. C’est mission accomplie pour Scott Moe, mais plusieurs pertes de sièges dans les grandes villes de la province ont fragilisé l’équipe. Le premier ministre croit avoir entendu le message des Saskatchewanais et l’avoir compris.
Scott Moe a promis aux Saskatchewanais un « nouveau départ » lors du discours du Trône.
Photo : La Presse Canadienne / Heywood Yu
L’objectif pour la nouvelle année sera donc de redoubler d’efforts en matière de santé et d’éducation ainsi que de respecter les engagements du discours du Trône, selon Scott Moe.
Nous utiliserons la vigueur de l’économie de la Saskatchewan pour que tout le monde ait accès aux soins.
Il assure que cette promesse se fera sentir dans le budget provincial du printemps. Scott Moe veut investir dans ce qui, selon lui, fonctionne en santé : de nouveaux centres de soins d’urgence comme celui de Regina qui a ouvert ses portes au cours de l’année.
Le renforcement des relations économiques entre la province et les États-Unis est également essentiel en 2025 pour son gouvernement. Scott Moe affirme que son gouvernement bénéficiera des contacts noués avec l’administration Trump lors de son dernier passage à la Maison Blanche.
La menace du président élu des États-Unis, Donald Trump, de tarifs douaniers de 25 % n’inquiète pas le Premier ministre, qui voit plutôt cette occasion comme une opportunité.
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Le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, a rejeté l’idée de tarifs de rétorsion sur les exportations, une contre-mesure évoquée par certains en réponse à la menace de tarifs douaniers américains à la mi-décembre.
Photo : La Presse Canadienne / Heywood Yu
Nous avons besoin d’un leadership fort à Ottawa pour ensuite nous rassembler à la table des négociations.
» dit-il, réclamant une fois de plus le déclenchement d’élections fédérales.
Sur le plan personnel, Scott Moe réaffirme son envie de s’impliquer en politique. Pour lui, lorsqu’on se présente à une élection, on s’engage pour quatre ans, dans la victoire comme dans la défaite.
J’ai commencé à m’impliquer en politique en 2011 pour avoir un impact positif sur ma province que j’aime, et je veux continuer à le faire.
Une année douce-amère pour Carla Beck
La chef néo-démocrate Carla Beck termine certes l’année à la tête d’une opposition importante, la plus nombreuse que la province ait connue depuis plus de 15 ans, mais elle ne peut s’empêcher de ressentir une pointe de déception.
Notre objectif était de former un gouvernement, nous n’y sommes pas exactement parvenus.
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La chef du Nouveau Parti démocratique de la Saskatchewan, Carla Beck, célèbre les résultats de son parti le soir des élections, le 28 octobre 2024.
Photo : La Presse Canadienne / Heywood Yu
Elle estime cependant que son équipe avait une montagne à gravir et qu’elle a pu y parvenir grâce à plusieurs mois de travail acharné sur le terrain.
C’était émouvant de voir autant de places de notre côté !
La majorité des membres de son caucus sont des députés qu’elle décrit comme recrues
mais ils ont certainement su se démarquer lors de la courte session parlementaire de l’automne, estime-t-elle. C’est le cas de Jared Clarke, député néo-démocrate de Regina Walsh Acres, dont le discours à l’ouverture de la session parlementaire l’a beaucoup émue.
Le député a critiqué Scott Moe pour avoir emmené ses enfants pour cibles
quand il a promis d’interdire garçons biologiques dans les vestiaires des filles
pendant la campagne. C’est un moment qu’aucune famille ne devrait vivre selon Carla Beck.
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À la suite du discours de Jared Clarke, Carla Beck a déclaré que le premier ministre Scott Moe avait rompu un pacte en attaquant la famille du candidat. (Photo d’archives)
Photo : fournie par le gouvernement
L’objectif de sa formation en 2025 sera de faire en sorte que le message de changement lancé par les électeurs soit entendu et respecté, selon le chef de l’opposition. Carla Beck n’a pas l’impression que le gouvernement ait changé sa façon de gouverner, contrairement à ce qu’il prétend.
Le chef de l’opposition s’inquiète également de la menace de droits de douane du président élu américain Donald Trump, qui dévastateur
à tous les niveaux, pour la province.
Alors que la possibilité d’élections fédérales en 2025 devient de plus en plus plausible, Carla Beck se dit prête à s’asseoir et à discuter avec n’importe quel gouvernement élu à Ottawa.
En 2025, la chef du Nouveau Parti démocratique de la Saskatchewan affirme que son parti sera toujours présent sur le terrain afin de prouver aux Saskatchewanais qu’ils sont un gouvernement en devenir
.
Avec les informations d’Adam Hunter