Pas de trêve sur les prix du cacao. La nouvelle hausse des prix entamée il y a deux mois se poursuit. Les prix ont augmenté de 30% depuis début décembre, une hausse alimentée par les conditions climatiques trop sèches de fin d’année en Afrique de l’Ouest qui font craindre une récolte moins bonne que prévu. Pour répondre à ces prix élevés, mais aussi simplement pour se diversifier, les constructeurs multiplient la recherche d’alternatives.
Les industriels n’ont pas attendu la dernière hausse des prix pour se concentrer sur la recherche : les craintes sur l’offre ne sont pas nouvelles et ne vont pas s’atténuer de sitôt. Entre facteurs économiques et ceux liés à l’état général de la filière cacao, les risques de perturbation de la production et de hausse des prix se multiplient.
Il existe également une pression croissante sur les producteurs et les fabricants pour qu’ils commercialisent un cacao plus durable, raison suffisante pour accélérer la recherche de nouvelles alternatives.
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Cacao de laboratoire
Mondelez, le célèbre fabricant de biscuits Oreo, a investi dans une start-up qui travaille sur le cacao de laboratoire. Selon le directeur général de Celleste Bio, la société israélienne créée en 2022, citée par le Temps Financieravec cette innovation, l’industrie “ n’aura plus besoin de dépendre de la nature ».
Ce n’est pas la première initiative du genre. En Suisse, une entreprise, Food Brewer, qui travaille à mettre sur le marché en 2026 chocolat issu de la culture de cellules prélevées dans des plantations, un type de cacao in vitro qui travaille également depuis deux ans pour les équipes d’un confiseur finlandais. Cette entreprise basée à Helsinki (Fazer) s’est déjà illustrée avec un produit innovant à base de seigle malté et d’huile de coco.
Dans la même veine, une entreprise allemande, Planet A Foods, a développé une alternative à base de graines de tournesol fermentées et torréfiéesappelé ChoViva. On retrouve également des pépins de raisin dans les spreads d’une autre start-up américaine, Voyage Foods, associée à Cargill, l’un des plus gros broyeurs de fèves de cacao.
Une goutte d’eau dans l’océan sur le marché mondial
Selon la réglementation européenne, la plupart de ces nouveaux produits ne peuvent pas être appelés chocolat, mais ils s’adressent à ceux qui les consomment et à tous les amateurs de nouvelles expériences gustatives.
La production de ces variantes représente cependant, pour le moment, epsilon sur le marché, par rapport aux environ 5 millions de tonnes de cacao consommées chaque année dans le monde.
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