Vendredi 20 décembre, une conférence sur le thème « Histoire des ténors » pour l’IUTL a été donnée par Jean-Bernard Soleillant.
Le 8 septembre 2007, immense émotion à Modène, ville natale de Pavarotti : 50 000 personnes suivent la cérémonie funéraire sur des écrans géants. Il y en a près de 10 millions sur le RAI Un ! De nombreux artistes sont présents dans la cathédrale, entre autres Franco Zeffirelli et Mirella Freni (amie depuis l’enfance). Raïna Kabaïvanska chante l’Ave Maria d’Otello de Verdi, comme pour les funérailles d’un chef d’État.
Des personnalités politiques sont venues, Kofi Annan, Romano Prodi… Le pape Benoît XVI, en voyage en Autriche, a également voulu saluer le départ d’un immense artiste qui honorait le don divin de la musique. Surtout, Pavarotti était un talent qui valait de l’or.
Pour les funérailles, 1 500 livrets ont été imprimés et distribués. Deux ont été mis en vente sur Internet.
Technique vocale
Les voix masculines se répartissent en trois catégories : baryton (voix normale), basse (voix grave) et ténor (la voix la plus haute du registre). Celle des femmes aussi : soprano (voix la plus haute), mezzo (registre médian) et alto (le plus grave).
Le dictionnaire de la musique dit : « La catégorie la plus élevée de la voix masculine naturelle. » Par opposition à artificiel. Parce que, dans l’opéra italien, on avait pris l’habitude de confier des rôles à des femmes. Deux types de voix se prêteront alors à cette nouvelle situation : le ténor et la soprano, les barytons et les mezzos. Pavarotti explique aussi que le ténor est toujours sympathique : l’histoire moderne des ténors commence avec Manuel Garcia, le grand Caruso, qui avait la plus belle voix du monde. Caruso est enfin le premier chanteur à réellement se produire sur scène. Beniamino Gigli, Toto Schipa, Lauritz Melchior, danois, il a eu une incroyable longévité de 36 ans, Richard Tauber, australien, Jussi Bjorling, danois, Mario Del Monaco, italien, Guiseppe Di Stephano, Franco Corelli, Nicolai Gedda, né en 1925 à Stockholm, Carlo Bergonzi, Alfredo Kraus, Placido Domingo.
Il est superflu de présenter Domingo, superstar mondiale pendant près d’un demi-siècle, José Carreras et enfin Luciano Pavarotti, considéré comme « le ténor du siècle ». Un personnage hors du commun. Il avait l’apparence d’un ogre, d’un personnage « rabelaisien ». Cela n’aurait pas été déplacé dans une histoire de Perrault. Assurément, un personnage haut en couleur, qui respirait la joie de vivre et faisait partie du « peuple ». Pourchassé par les paparazzi, on voit Pavarotti aux côtés de Lady Di, John McEnroe, Frank Sinatra, Ronald Reagan. Pavarotti compte 595 000 pages sur Internet (vous avez bien lu) et 100 millions de disques vendus. En 2003, pour « La Tosca », à Berlin, il demande 25 000 € ! En 2004, c’était la dernière apparition au Met, pour une dernière « Tosca ». Les fans inconditionnels se sont emparés des billets à 2 000 $ ! La discographie de Pavarotti est relativement restreinte : seulement 23 opéras, une dizaine d’anthologies et une série d’airs populaires. Il n’y a aucune comparaison avec Domingo.