Présent pour une visite ce lundi 30 décembre dans l’archipel, le Premier ministre a promis de maintenir son projet de « reconstruire » Mayotte dans 2 ans. Devant plusieurs acteurs locaux, il a toutefois appelé à la prudence face aux « rumeurs » de milliers de morts.
Le voyage était attendu. Et dans ses valises, François Bayrou a pris soin de venir chargé. Notamment une importante délégation ministérielle, comprenant deux poids lourds : Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale et Manuel Valls, ministre de l’Outre-mer. Avec eux, Valérie Létard pour le Logement, Yannick Neuder pour la Santé et l’ancien sénateur de Mayotte Thani Mohamed Soilihi, aujourd’hui ministre de la Francophonie.
Mais aussi et surtout 2,5 tonnes d’aide humanitaire pour l’archipel, frappé il y a deux semaines par le cyclone Chido, le plus dévastateur jamais vu depuis 90 ans. Sur place ce lundi, le Premier ministre a débuté sa visite par la visite de l’usine de dessalement de Petite Terre, suivie de celle du collège de Mamoudzou et enfin de l’hôpital de campagne.
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La promesse d’une reconstruction en 2 ans « tenue »
La semaine dernière, depuis le continent, le nouveau locataire de Matignon a fait une promesse : « reconstruire l’archipel en 2 ans ». Une tâche qui s’annonce lourde, tant les dégâts sont colossaux sur place. Mais à Mayotte, François Bayrou ne veut pas s’égarer. « C’est l’objectif qu’il faut se fixer », insiste-t-il.
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Nous pensons que nous sommes ici précisément pour faire mentir le destin, afin de ne pas nous arrêter à ce qui semble possible
François Bayrou
Avant de dresser un terrible bilan de la situation sur place. « C’est tellement énorme, tellement grave, tellement déstabilisant, il y a tellement de problèmes à régler en même temps. » Pour lui, le « défi vaut la peine d’être relevé », a-t-il insisté. Dans l’après-midi, heure locale, François Bayrou doit rencontrer plusieurs personnes, parmi lesquelles des acteurs économiques, des élus locaux mais aussi les forces de sécurité. Il présidera également une cérémonie en hommage au capitaine de gendarmerie Florian Monnier, décédé en intervention.
Enfin, il a également présenté un plan dit « Mayotte debout », censé fixer les différents points et objectifs de la reconstruction du département.
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Bayrou affirme que les « rumeurs de milliers de morts » sont « infondées »
Sur place, le bilan humain est également particulièrement élevé. Jusqu’à présent, 39 personnes sont mortes et plus de 5 600 ont été blessées selon les derniers chiffres de la préfecture. Mais depuis deux semaines et le passage du Chido, de nombreuses personnes évoquent un nombre de morts qui se compte en « milliers ». Au lendemain de la catastrophe, le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, évoquait la possibilité qu’il y ait « plusieurs centaines », « peut-être qu’on approchera le millier, voire quelques milliers » de morts.
Ce lundi, sous un soleil de plomb, François Bayrou a tenu à prévenir. « Les rumeurs de milliers de morts sont infondées à l’heure actuelle », insiste le Premier ministre. Ce bilan peut se compter, pour l’instant, en “quelques dizaines ou quelques centaines”, a-t-il ensuite précisé, appelant à “une très grande prudence” sur ce point.
Demain, sa visite se terminera à la Réunion. Le locataire de Matignon sera sur l’importante base logistique d’aide à l’archipel. Enfin, adoptée par le Conseil d’État le 22 décembre, la loi spéciale, qui régira la reconstruction de Mayotte, sera présentée dans les prochains jours en Conseil des ministres.