En déplacement dans l’archipel avec François Bayrou ce lundi, le ministre de l’Éducation nationale a été malmené par deux enseignants. Face à leurs plaintes concernant l’aide humanitaire et l’absence de l’État, elle leur a tourné le dos.
En visite à Mayotte ce lundi avec une importante délégation ministérielle, dont son chef François Bayrou, Élisabeth Borne, l’ancienne Première ministre aujourd’hui en charge de l’Éducation nationale, s’est entretenue avec deux professeurs de l’archipel.
Devant le membre du gouvernement, ces deux hommes, qui œuvrent depuis plus de deux semaines dans l’aide humanitaire, ont exprimé leur consternation face à la situation, notamment dans les nombreux bidonvilles, particulièrement impactés par le cyclone Chido.
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Élisabeth Borne lui tourne le dos, sans réponse
« Ce que tout le monde doit savoir, c’est que depuis 15 jours, dans tous les bidonvilles d’ici, Petite Terre, Grande Terre, Kawéni, Cavani, personne n’est venu. On peut dire ce qu’on veut au JT, la réalité est là”, grogne l’un d’eux dans des images diffusées par BFMTV.
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Pour contrer ces affirmations, Élisabeth Borne répond. “La réalité est qu’il y a eu des distributions comme vous l’avez fait […] Ils existent, mais peut-être que les gens ne sont pas bien informés. »
Puis son collègue est d’accord. « Personne ne les a vus. Vous dites qu’il faut aller aux points relais. Mais les gens du Lycée des Lumières doivent se rendre à la mairie de Mamoudzou. » Selon lui, pour se rendre au point de distribution, il faut marcher « 10 kilomètres à pied aller-retour et ce en pleine campagne, sans eau et sans nourriture ».
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Mais alors qu’ils attendaient sûrement une réponse de sa part, Élisabeth Borne a hoché la tête, répondant « ok », avant de lui tourner le dos et de s’en aller. «C’est dommage», déplorent les deux professeurs.
« Image terrible », « le crépuscule d’un gouvernement hors sol »
Une fois la séquence diffusée sur les réseaux sociaux, de nombreux responsables politiques se sont indignés. C’est le cas de Ian Brossat, sénateur communiste de Paris, qui a regretté les « images hallucinatoires » et reproché au ministre d’avoir « l’empathie d’un poisson mort ».
Pour Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, la séquence ne fonctionne pas non plus. « Image horrible. Une ministre ne peut pas tourner les talons en ignorant les témoignages d’enseignants qui alertent sur la situation sanitaire », a-t-il déclaré.
Au Rassemblement national, les critiques sont venues de Frédéric Falcon, député de la 2e circonscription de l’Aude. « Le crépuscule d’un gouvernement de surface. Soutien à nos compatriotes mahorais», a commenté l’élu.
Même réaction indignée du Snes-FSU, premier syndicat d’enseignants de France, qui a décrit le quotidien de ces enseignants mahorais. « Des aides de l’État qui n’arrivent pas, des personnels qui tiennent à bout de bras, parfois sur leurs fonds propres ou des cagnottes », est-il écrit sur leur compte X. « Ce témoignage est édifiant, Élisabeth Borne ne peut pas vous tourner le dos.