Éric Lombard, l’actuel directeur général de la Caisse des Dépôts (CDC), a été nommé lundi ministre de l’Économie et des Finances dans le gouvernement Bayrou. En acceptant ce poste refusé par plusieurs cadres, dit-on, l’ancien banquier et assureur se lance dans une mission difficile. A savoir assainir les finances de la France, dont le déficit atteindra 6,2% du PIB en 2024.
Après presque deux semaines d’attente, le nouveau Premier ministre François Bayrou a dévoilé lundi 23 décembre son premier gouvernement. Celui-ci est composé de 34 ministres au total, dont 17 ministres titulaires et 17 ministres délégués. Parmi eux figurent deux anciens locataires de Matignon, Élisabeth Borne au ministère de l’Éducation nationale, et Manuel Valls au ministère de l’Outre-mer.
Bayrou mise sur Eric Lombard à Bercy
On retrouve également dans la liste Gérald Darmanin (ministre d’État, ministre de la Justice), Bruno Retailleau (ministre d’État, ministre de l’Intérieur), Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères), Sébastien Lecornu (ministre de l’Intérieur). Forces armées), Rachida Dati (ministre de la Culture) et Catherine Vautrin (ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et de la Famille). Tous sont des habitués du pouvoir exécutif. Mais il y a aussi quelques nouveaux visages, dont Éric Lombard, nommé ministre de l’Économie et des Finances dans le gouvernement Bayrou.
Éric Lombard ni politique ni énarque
Éric Lombard succède à Antoine Armand, locataire de Bercy dans l’éphémère gouvernement Barnier. Il était actuellement directeur général de la Caisse des Dépôts (CDC), après avoir été notamment assureur et banquier. Il est l’un des rares patrons à devenir ministre de l’Économie et des Finances. Avant lui, sous Jacques Chirac, il y avait Francis Mer, ancien patron d’usine, et Thierry Breton. Tous les autres étaient des hommes politiques ou des énarques. En termes d’expérience au sein de l’exécutif, Éric Lombard n’a été que conseiller du cabinet des ministres des Finances de gauche comme Michel Sapin.
Eric Lombard a fait ses preuves en tant que patron
Mais à la CDC, Éric Lombard a connu plusieurs succès, comme la création de la Banque des Territoires, le redressement après sinistre d’Orpea (aujourd’hui Emeis) et la fusion entre CNP Assurances et Banque Postale. C’est donc un leader d’urgence. Cependant, il n’y a pas de comparaison entre remettre les entreprises sur pied et relever l’économie d’un pays en difficulté. En effet, la France connaît actuellement un déficit important, qui devrait atteindre 6,2% du PIB cette année, alors que la dette publique s’élève à 3 300 milliards d’euros. Énorme !
La France va emprunter 300 milliards d’euros
La situation est tellement compliquée que Paris s’apprête à devenir le premier pays emprunteur sur les marchés en 2025, avec 300 milliards d’euros de prêts prévus (près de 12% de son PIB). C’est plus que l’Italie. Seule la Grèce a souffert d’une situation bien pire. Pour limiter les dégâts, Éric Lombard va devoir faire un choix : réduire les dépenses ou augmenter les impôts. Alors que le budget est toujours attendu, François Bayrou pencherait plutôt vers une réduction des dépenses. Bruxelles observera tout cela d’un œil sévère.