Les skieurs de fond et randonneurs de la station de Chastreix-Sancy (Puy-de-Dôme) sont frustrés et en colère.
Ils bénéficiaient depuis des décennies d’un droit de passage accordé par un agriculteur sur ses terres.
Sauf que cet homme a vendu et que le nouveau propriétaire ne veut plus laisser passer les sentiers.
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Vos droits
Dans la station auvergnate de Chastreix-Sancy, dans le Puy-de-Dôme, une guerre de territoire fait rage depuis des mois. Dans ce territoire montagnard, skieurs, randonneurs et cavaliers bénéficiaient d’un droit de passage accordé par un agriculteur depuis une cinquantaine d’années, pour rejoindre les grands plateaux. Mais en mars dernier, l’homme a vendu ses 109 hectares de terrain. Et les nouveaux propriétaires, un couple d’agriculteurs habitant en Lozère, ne souhaitent pas que quiconque visite leur maison.
Ce qui était jusqu’alors un accord à l’amiable avec les anciens propriétaires n’est plus qu’un lointain souvenir. “C’est sa propriété. Il n’est plus accessible. Interdit !», explique le maire de Chastreix, Michel Babut, dans le reportage de 20H à voir en tête de cet article. Le bras de fer dure depuis des mois. Cependant, la zone au cœur de ce conflit est minime. “La largeur est d’environ 400 mètres. Ce n’est pas comme si nous avions deux kilomètres de passage »souligne l’édile.
Résultat, pour la première fois depuis la création de la station, la cabane de ski de fond est désormais fermée, la rendant de facto impossible. “Ça me fait encore mal au cœur», lâche, déçu, l’édile devant la caméra de TF1.
Un collectif de soutien
Dominique Robin propose des balades en chiens de traîneau depuis plus de vingt ans. Pour lui, ne plus accéder à ce petit sentier signifie descendre beaucoup plus loin dans la vallée, où la neige est plus rare. “Je dors très peu en ce moment. Ça me rend fou […]. je pense à ça», nous dit-il. Le couple d’agriculteurs, qui habite à 140 kilomètres de là, a fait installer des barbelés et des caméras de surveillance.
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Afin de laisser la zone accessible, les propriétaires réclament quinze hectares de terrain supplémentaires en compensation, ainsi que l’enclos complet de la zone en été pour permettre à leur troupeau de vaches de paître. Un groupe de soutien à la station a lancé une pétition qui a déjà récolté plus de 5 700 signatures. Pour l’instant, le dialogue est rompu, et le dossier est entre les mains de la préfecture du Puy-de-Dôme dans l’espoir de trouver un terrain d’entente.