Beaucoup de gens pensent encore que cette règle s’applique en Wallonie. Ce n’est pas le cas. Du moins en réalité. La mesure est en effet prévue par un arrêté ministériel de 2013. Mais elle n’a jamais vraiment été appliquée. Notamment parce qu’un plan communal d’ancrage pour la période 2014-2016 devrait permettre aux communes d’élaborer un plan de développement de logements sociaux avec l’aide de la Région.
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Un impact sur les finances des grandes villes
Les grandes villes wallonnes qui disposent généralement d’un nombre important de logements sociaux sur leur territoire souhaiteraient que les communes voisines prennent leur part de manière plus volontariste afin d’atténuer une partie de la pression qui pèse sur elles. Un responsable du CPAS d’une grande ville expliquait récemment que les demandes de logements sociaux émanaient souvent de personnes résidant dans une autre commune que la leur. Or, lorsqu’une personne qui dépend de l’aide sociale se voit attribuer un logement social, elle rejoint le CPAS de son nouveau domicile, ce qui ajoute encore une pression sur les grandes villes. D’autant que la gestion d’un parc locatif important entraîne des coûts liés à l’entretien du bâtiment.
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L’actuelle majorité wallonne n’entend cependant pas activer l’obligation de 10% de logements sociaux sur un territoire communal. La ministre wallonne du Logement, Cécile Neven (MR), récemment interrogée par un député socialiste, Jean-Pierre Lépine, en a expliqué pourquoi. “La pertinence de cet objectif de 10 % de logements sociaux par commune pour orienter la politique du logement social est clairement remise en question. Un objectif uniforme et linéaire pour toutes les communes wallonnes, quels que soient leur situation particulière et les défis auxquels elles sont confrontées, n’est ni logique ni souhaitable. Imposer le même objectif à une commune urbaine, connaissant une forte pression sur les prix de l’immobilier et où une grande partie de la population est appauvrie, et à une commune plus rurale, située en dehors des zones de pression foncière et moins touchée par la pauvreté, n’a que peu de sens. »
Pour autant, le ministre n’est pas dénué d’ambition sur cette question du logement social. Cécile Neven souhaite «que la réflexion sur l’offre de logements d’utilité publique ne se fait plus commune par commune, mais à une échelle plus large comme celle du bassin d’habitation. Il faut créer des synergies entre communes et surtout entre opérateurs du territoire pour y répondre..