Le Premier ministre slovaque Robert Fico (à gauche) reçu par le président russe Vladimir Poutine le 22 décembre 2024 au Kremlin (POOL / Gavriil GRIGOROV)
La Slovaquie, dont le Premier ministre nationaliste Robert Fico s’est rendu cette semaine à Moscou, s’est déclarée vendredi prête à accueillir des négociations de paix entre la Russie et l’Ukraine, malgré l’hostilité de Kiev qui l’accusait de vouloir “aider” le président russe Vladimir Poutine.
M. Poutine a déclaré jeudi que la Slovaquie s’était proposée comme “plateforme” pour d’éventuelles négociations de paix entre Russes et Ukrainiens, tout en affirmant que son pays atteindrait “tous (ses) objectifs en Ukraine”, près de trois ans après le début de l’invasion. et à un mois de l’investiture du président américain Donald Trump, dont les intentions restent floues à l’égard de Kiev.
“Nous offrons le sol slovaque pour de telles négociations”, a écrit vendredi le ministre slovaque des Affaires étrangères Juraj Blanar sur Facebook.
“Nous considérons la déclaration du président russe comme un signal positif pour mettre fin le plus rapidement possible à cette guerre, à cette effusion de sang et à cette destruction”, a ajouté Juraj Blanar.
Le Premier ministre slovaque Robert Fico, l’un des très rares dirigeants européens restés proches du Kremlin, et qui a arrêté toute aide militaire à l’Ukraine lors de son arrivée au pouvoir en 2023, a rencontré Vladimir Poutine à Moscou le 22 décembre, provoquant la colère de Kiev. .
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé lundi M. Fico de vouloir “aider” Vladimir Poutine à “gagner de l’argent pour financer la guerre avec Kiev”, en pleine tension autour du transit du gaz russe vers l’Europe de l’Est, que Kiev a annoncé vouloir pour y mettre un terme.
Le ministre slovaque des Affaires étrangères a déclaré que Bratislava avait informé ses « partenaires ukrainiens » en octobre de sa disponibilité pour des négociations de paix.
– Mort d’un prisonnier nord-coréen –
Pour l’heure, au moment où Kiev accuse Moscou d’intensifier son offensive – avec le soutien de milliers de soldats nord-coréens – et ses attaques de missiles contre les infrastructures ukrainiennes, les services de renseignement de Séoul affirment que le premier de ces soldats de Pyongyang faits prisonniers par les Ukrainiens L’armée est morte de ces blessures.
“Il a été confirmé, par l’intermédiaire d’une agence de renseignement alliée, que le soldat nord-coréen capturé vivant le 26 décembre venait de succomber à l’aggravation de ses blessures”, a indiqué l’agence. informations dans un communiqué de presse.
Sur cette photo diffusée par l’agence Spoutnik, le président russe Vladimir Poutine s’exprime aux côtés du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, le 19 juin 2024 à Pyongyang (POOL/Vladimir Smirnov)
La capture d’un soldat nord-coréen était une première depuis Kiev et les Occidentaux faisaient état de la participation des troupes de Pyongyang au conflit.
Cette implication d’une armée étrangère régulière constitue une escalade majeure de l’invasion lancée il y a près de trois ans par Vladimir Poutine.
L’agence sud-coréenne a annoncé la capture suite à des publications en faisant état, photos à l’appui, par des comptes ukrainiens sur les réseaux sociaux.
Selon Kiev, 12 000 soldats nord-coréens, dont « environ 500 officiers et trois généraux », sont engagés dans la région russe de Koursk, dont l’armée ukrainienne occupe depuis août plusieurs centaines de kilomètres carrés.
– Des drones ukrainiens à Grozny –
Ni la Russie ni la Corée du Nord n’ont jamais confirmé la présence de ce contingent aux côtés de l’armée russe.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré lundi que près de 3.000 soldats nord-coréens avaient été « tués ou blessés » depuis leur engagement aux côtés de la Russie. Séoul a de son côté évoqué lundi 1.100 « tués ou blessés ».
L’état-major sud-coréen a également observé des préparatifs qui laissent penser que la Corée du Nord s’apprête à envoyer de nouvelles unités en Russie, en renfort ou pour relever celles déjà combattantes, en plus des drones.
Des équipes d’urgence opèrent autour de l’avion d’Azerbaïdjan Airlines qui s’est écrasé près d’Aktau le 25 décembre 2024 (AFP / Issa Tazhenbayev)
Un traité de défense mutuelle historique entre Pyongyang et Moscou, signé en juin, est entré en vigueur au début du mois. Il prévoit une « aide militaire immédiate » en cas d’agression armée par un pays tiers.
Enfin, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a été indirectement au centre des enquêtes sur le crash d’un avion de ligne azerbaïdjanais mercredi, qui, selon les preuves d’enquête, semble avoir été touché par un tir de missile anti-aérien. Un avion russe lors de son approche vers son aéroport de destination à Grozny, avant de s’écraser alors qu’il tentait un atterrissage d’urgence au Kazakhstan.
La Russie, qui ne reconnaît pas les faits à ce stade, a avancé que des drones ukrainiens attaquaient la région à ce moment-là. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a souligné la responsabilité « évidente » de Moscou.