C’est la guerre. En dehors des grandes villes, les autorités locales se disputent les quelques médecins généralistes qui pourraient venir exercer sur le territoire. En Haute-Vienne, un responsable de l’Agence régionale de santé (ARS) a même récemment conseillé aux communes de proposer aux médecins des logements moins chers… équipés d’un spa, rapporte Le Journal du Centre.
Si c’était plutôt une blague “à ne pas prendre au pied de la lettre”les élus admettent qu’ils ne sont pas loin d’en arriver là. « Face à la pénurie de médecins, les collectivités rivalisent d’imagination pour les attirer »explique Gilles Noël, vice-président de l’Association des maires ruraux. Certaines communes proposent même des forfaits d’installation avec garde d’enfants et emploi pour le conjoint.
Des efforts insuffisants
Mais cela ne suffit pas toujours. A Beaune-la-Rolande (Loiret), un médecin généraliste est parti deux ans après son installation en raison d’un désaccord avec la mairie sur ses conditions de travail. Le maire a alors tenté de lui trouver un remplaçant mais le salaire demandé était à chaque fois trop élevé. Même les bonus d’installation ne sont pas convaincants.
Pour les élus locaux, c’est la faute du gouvernement. « L’État n’a pas joué son rôle qui consiste à assurer la santé de tous les Françaisestime un sénateur de l’Allier. Les communautés sont entrées dans le jeu en abandonnant l’État. » Selon lui, les Français devront encore attendre au moins 4 à 5 ans avant que le nombre de médecins redevienne suffisant.