Contraint ou non, le Président semble avoir cédé à une pression qui a propulsé Bayrou au poste de Premier ministre. Pourtant, l’installation de ce dernier s’est faite dans une configuration singulière : toujours maire de Pau, sans gouvernement constitué, il répondra demain, seul, aux questions des parlementaires. Ce contexte alimente déjà des interrogations sur sa capacité à éviter une motion de censure d’ici trois mois, une épreuve que Michel Barnier n’a pas su franchir. Avec un budget brûlant en suspens, Bayrou bénéficie peut-être du “précédent” : les parlementaires hésiteront-ils à censurer un nouveau gouvernement si tôt, au risque de plonger davantage le pays dans l’instabilité ?
Si ses premières apparitions à Matignon se sont déroulées dans une certaine sérénité, l’absence de déclarations marquées de LR ou Renaissance suggère un attentisme prudent des soutiens potentiels. Ce qui semble intriguer le plus, ce sont ses relations avec le président : bien que Bayrou assure qu’aucun affrontement n’aura lieu, les conditions mêmes de son arrivée trahissent un rapport de force latent.
On en parle dans le téléphone sonne avec Marcelo Wesfreid, journaliste au service politique du Parisien-Aujourd’hui en France, Anne-Charlène Bezzina, constitutionnaliste, maîtresse de conférence à l’université de Rouen et Julien Neny, journaliste au service politique de France Inter.
