un documentaire ce mardi sur 5

un documentaire ce mardi sur 5
un documentaire ce mardi sur France 5

Une douce chanson qu’une chanteuse d’opéra m’a chantée. Delphine Ribémont-Lambert, soprano à l’opéra de Dijon, fredonne depuis 2016 à l’oreille des prématurés du CHU de Dijon. Une fois par mois, c’est le même rituel pendant 1h30, mais pas toujours la même chanson : l’artiste se rend dans la chambre des petits (en service de néonatalogie et de soins intensifs), puis discute avec les parents. Lorsque les caméras de 5 sont venues filmer une séance au CHU de Dijon – pour un documentaire qui sera diffusé ce mardi 17 décembre sur France 5 – Delphine avait choisi de chanter la berceuse Lentement la terre s’endort. Provoquer des réflexes de succion chez les petits, « c’est une des plus belles réactions. Ce n’est pas facile pour ces petits, pourtant c’est un réflexe vital (NDLR : c’est ce qui permet au bébé de s’alimenter). »

“Il ne faut pas chanter fort car le système ORL du bébé n’est pas terminé”

Ce rendez-vous mensuel à l’hôpital est le fruit d’un partenariat entre le CHU et l’Opéra de Dijon afin de favoriser les médiations culturelles. Delphine se porte volontaire et débarque avec des bébés très prématurés. Mais ce n’est pas tout à fait un hasard puisque l’artiste de 46 ans a suivi une formation en psychophonie et suit une formation en musicothérapie.

Alors, comment chanter pour ces petits nés trop tôt ? « Il ne faut pas chanter fort car le système ORL du bébé n’est pas terminé, ni trop aigu non plus. Les sons graves intéressent l’enfant. Il faut un ambitus (NDLR : la distance entre les notes les plus basses et les plus hautes) qui ne soit pas trop important. » L’artiste utilise cinq, six berceuses qui fonctionnent bien, et qu’elle peut enseigner aux parents. Parce qu’elle veut les faire chanter, « c’était la condition », explique-t-elle. Pour quoi ? « La voix chantée crée un lien d’attachement entre parent et enfant. L’idéal est même de chanter en peau à peau car cela procure en même - un massage vibratoire », souligne-t-elle. « C’est aussi un petit moment pour les parents qui n’est pas médical dans une journée très médicalisée. »

Pas besoin de chanter juste

Ce lien d’attachement, Emmanuelle Ledeuil, musicothérapeute ( lire ailleurs ) du CHU de Dijon le connaît bien puisqu’elle participe à une étude qui lui est dédiée (initiée par Solène Pichon, puéricultrice) dans le cadre du plan national des 1 000 premiers jours. “Nous voulons montrer que plus un parent chante pour son enfant, plus il participera au lien d’attachement”, explique la femme qui apparaît également dans le documentaire de France 5.

Le trentenaire travaille au CHU de Dijon depuis 2011, auprès des grands prématurés, mais aussi en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent.

« Faire circuler le son dans les soins de santé ne coûte rien et a des effets spectaculaires. On ne traite pas, on ne guérit pas, mais on crée une peau saine autour de tout ce qu’ils vivent, et ça marche. Même en psychiatrie. »

Pas besoin de chanter juste pour que ça marche. « La seule condition est l’intention. L’important est de transmettre : sans intention, ça ne marche pas. C’est ce que je dis aux soignants que je forme au chant chanté. » En effet, certains soignants fredonnent lorsqu’ils prodiguent des soins parfois douloureux aux petits, « comme les ponctions lombaires, cela se fait beaucoup chez les nouveau-nés. Mais je peux aussi être sollicité en hématologie pour les enfants atteints de cancer.

La voix n’est pas son seul outil, Emmanuelle utilise également des instruments comme le n’goni, une harpe africaine. « Nous pinçons les cordes et nous ne jouerons que trois notes. C’est très simple, je ne fais ni concerts ni performances, ce qui compte c’est le son. » Et l’intention.

Le CHU de Dijon mis en lumière dans un documentaire à voir ce mardi soir sur France 5

L’émission « Enquête de santé » explore les pouvoirs extraordinaires de la musique sur notre corps et notre esprit dans « Quand la musique est bonne… pour notre santé ! », diffusée ce mardi 17 décembre sur France 5.

Le documentaire réalisé par Céline Bittner sera suivi d’un débat animé par Marina Carrère d’Encausse. Emmanuelle Ledeuil, musicothérapeute dijonnaise, participera également aux échanges. Le documentaire nous emmène au CHU de Dijon aux côtés de bébés très prématurés.

Nous rencontrons également la chirurgienne Aïcha N’Doye, membre du groupe Les soignantes, qui chante pendant ses opérations pour calmer les angoisses des patients. Mathias Malzieu, du groupe Dyonisos, était gravement malade et c’est la musique qui l’a aidé à traverser les différentes épreuves. La neurologue Sylvie Chokron et le compositeur André Manoukian décryptent le fameux « effet Mozart » qui soutient que certaines mélodies nous rendent plus intelligents….

“Quand la musique est bonne… pour notre santé !”, mardi 17 décembre à 21h05 sur France 5 et sur france.tv.

 
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