« La décision de ne pas procréer s’émancipe de l’accord masculin »

« La décision de ne pas procréer s’émancipe de l’accord masculin »
« La décision de ne pas procréer s’émancipe de l’accord masculin »

« Stérilisation : définitive… et volontaire ? Quels enjeux éthiques ? « . C’est sur ce thème que l’Espace de réflexion éthique de Bourgogne-Franche-Comté (EREBFC) a organisé ce mardi un webinaire.

« Peu ou pas de remords »

« La stérilisation est tout sauf un choix anodin », explique Marie-Elisabeth Maugan, ingénieur hospitalier, responsable des missions EREBFC. En fait, les enjeux et les questions qui se posent à ce sujet sont nombreux, tant pour les femmes que pour les hommes. Concernant les femmes, à partir de nombreuses études, Marie-Elisabeth Maugan indique qu’aujourd’hui « la décision de ne pas procréer s’affranchit de l’accord masculin », que la stérilisation constituerait, pour beaucoup, « l’autonomie à son paroxysme ».

Et aussi que la stérilisation ne présente “aucun risque de grossesse”, qu’elle ne nécessite “pas d’hormones”, n’entraîne “aucune charge mentale” liée à la prise de “contraceptifs” ou au “renouvellement de ‘prescription’, et que son coût est de ‘ limité’. En revanche, « le refus des professionnels » (de le pratiquer) est vécu « comme infantilisant, avec le sentiment de devoir se justifier ». Enfin, les retours mettraient en évidence « peu ou pas de remords » après la stérilisation féminine. En , le nombre annuel de stérilisations féminines était de 20 325 en 2023.

A titre de comparaison, 30 288 vasectomies ont été réalisées dans le pays en 2022, contre 1 940 en 2010, soit quinze fois plus, ce qui reflète une réelle tendance de fond.

« Plus de stérilisations masculines que féminines »

« Il y a désormais plus de stérilisations masculines que de stérilisations féminines », observe Marie-Elisabeth Maugan. Aussi, sur la question spécifique de la stérilisation des hommes, les enjeux concernent leur place « dans la gestion contraceptive du couple », un équilibre du « poids » contraceptif habituellement porté par la femme », la volonté « de ne pas nuire à son partenaire » une grossesse non désirée (et un avortement potentiel).

Par ailleurs, le spécialiste observe que l’éducation des enfants à la contraception peut être « améliorée ». Enfin, sur le plan professionnel, il existe parfois une certaine réticence à l’égard de la stérilisation. Marie-Elisabeth Maugan souligne que “le schéma contraceptif bien implanté en France” est celui “du préservatif, puis de la pilule, puis de la spirale”.

“La stérilisation est mieux acceptée par les professionnels pour les femmes primipares ou multipares (femmes ayant accouché pour la première fois ou plusieurs fois)”, après 35 ans. Par ailleurs, parmi les professionnels, certains ont « peur de nuire à un patient qui regrette son choix ». ” [Il y a ainsi] la nécessité de clarifier à la patiente qu’elle est responsable de son choix. »

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV pourquoi la Modef réclame des prix garantis par l’Etat
NEXT Les gagnants et les perdants du match contre Rennes