L’affirmation du PDG sortant du Port de Québec, Mario Girard, selon laquelle seulement 3 % des poussières nocives proviennent des installations portuaires a surpris Claude Villeneuve, chef de l’opposition à l’Hôtel de ville de Québec.
«J’étais un peu inconscient [de lire ça]», a admis M. Villeneuve. Trois pour cent, c’est très réducteur. Je ne suis pas sûr que ce soit le numéro. Et si vos 3 % sont les plus toxiques des 100 %, vous ne pouvez pas minimiser ainsi votre rôle », a-t-il tonné.
Selon lui, « dans le discours de Mario Girard, il y a une incompréhension totale du rôle du port dans la situation de la qualité de l’air du secteur. Il y a toute l’insensibilité à cela.
Le départ imminent de M. Girard, qui prendra bientôt la tête de la Délégation générale du Québec à Tokyo, fait dire à M. Villeneuve que le changement à venir au port sera « bénéfique » pour tout le monde. « Parfois, il est bon pour tout le monde de prendre l’air », a-t-il déclaré.
Explications des ports
Dans une chronique publiée vendredi dans La RevueM. Girard a soutenu que « quelque part à la fin de la liste [de production de poussières nocives]il y a une petite contribution du port […] Si nous supprimions le port et créions un grand parc, 97 % du problème ne serait toujours pas résolu.
Pour appuyer ses prétentions, le Port a cité un jugement de la Cour d’appel de juillet 2023 dans lequel il est écrit que « les experts ont conclu que la contribution des activités de CAQ (Arrimage Québec) au problème de poussière dans le secteur était minime, à la plupart de l’ordre d’une « surestimation » d’environ 2,8%, et que les retombées de poussières étaient principalement dues aux abrasifs utilisés pendant la période hivernale.
Autres réactions
Invité à réagir, le maire de Québec, Bruno Marchand, a soutenu « qu’il y aura toujours des défis à avoir un secteur portuaire, tout comme il y a des défis à avoir des secteurs industriels, à proximité des résidences. La Ville, quand nous la construisons – 15, 20, 30 ans plus tard – suppose, dans l’utilisation des espaces, de travailler en commun pour répondre à différentes priorités qui, parfois, entrent en conflit.
« Tous les acteurs qui contribuent aux émissions de particules fines doivent travailler à améliorer notre bilan. Le port en fait partie », a-t-il déclaré.
Patrick Paquet, chef d’Équipe Priorité Québec, a déclaré que ces données concernant les 3 % « ne sont pas claires ». Ce dernier estime que le Port a « une énorme responsabilité » pour expliquer son rôle et ses actions à la population.
De son côté, Jackie Smith, responsable de Transition Québec, a estimé que ce taux de 3 % « est un autre lapin que M. Girard sort de son chapeau ».
Raymond Poirier, président du conseil de quartier du Vieux-Limoilou, remet en question ces 3 % en affirmant qu’il s’agit d’une « sous-estimation » de la responsabilité du Port de Québec dans la situation actuelle.
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