Prenons l’exemple du pétrole, qui se négocie en dollars. Le 5 novembre, date des élections américaines, il s’échangeait à 75,5 dollars le baril de Brent. Ce mardi, il ne fallait débourser que 72 dollars pour acquérir un baril. Bonnes nouvelles? Evidemment, parce que la hausse du prix du dollar a rebattu les cartes. A 0,91 € par dollar le 5 novembre, le baril s’établit à 69,7 €. Désormais, le dollar vaut 0,95 €. Et il faut donc payer 69,54 € pour le même baril alors même que la valeur en dollars de ce dernier a diminué. Bien sûr, cela ne coûte pas nécessairement plus cher qu’avant à la pompe, mais cela aurait pu coûter beaucoup moins cher.
Comment le taux du dollar a une forte influence sur nos dépenses
Imaginons que le prix du pétrole n’ait pas changé. Acheter un baril début novembre aurait coûté 68,705 € contre 71,25 € aujourd’hui, compte tenu de la hausse du dollar. Cela peut paraître peu, mais compte tenu de la quantité de pétrole importée chaque année en Belgique, 30 169 kilotonnes de pétrole. Soit 221,7 millions de barils. Entre un cours de 0,91 € par dollar et 0,95 € par dollar, la perte serait de l’ordre de 570 millions d’euros…
Un autre inconvénient d’un dollar fort vient du fait que les pays de la zone euro importent principalement des produits qui s’échangent en dollars. Un euro qui perd de sa valeur implique donc que les entreprises doivent investir davantage pour acquérir des produits en dollars. Résultat : les importations vers la zone euro deviennent plus chères. Cela aura inévitablement un impact sur les prix en Europe. À l’inverse, il coûtera moins cher aux Américains d’investir dans les produits européens, ce qui fera vivre les entreprises exportatrices européennes. Mais comme le solde import-export est négatif, cela coûtera plus d’argent aux Européens.
Pétrole : l’OPEP+ prolonge ses réductions pour soutenir les prix
A noter que la hausse du dollar n’est pas uniquement due à l’élection de Trump. En réalité, cela commence vers la fin septembre. À l’heure où les chances que Trump soit élu aux dépens de Kamala Harris redeviennent crédibles. À l’époque, un dollar s’échangeait contre 0,893 €. Si tous les barils de pétrole avaient été achetés ce jour-là, la Belgique aurait économisé 921 millions d’euros par rapport à aujourd’hui.