Durant sa campagne électorale, le président américain Donald Trump n’a cessé de répéter cette phrase (qu’il n’est pas le premier à utiliser !).
Il fait référence à l’intensification des forages pétroliers : « Forez, chérie, forez !2 » Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement ?
Les États-Unis, premier producteur mondial de pétrole (et de gaz)
Dans les années 2000, le marché du pétrole et du gaz connaît un tournant majeur : les États-Unis développent une nouvelle technique d’extraction, le « fracking », qui permet de récupérer le pétrole et le gaz de schiste, enfouis très profondément sous terre, piégés dans des roches spéciales et qui jusqu’à présent étaient impossibles à extraire !
L’idée est la suivante : il faut imaginer une éponge remplie de jus. Le jus ne sort pas tout seul, il faut appuyer fort. Pour le pétrole de schiste, c’est pareil : il est coincé dans la roche ; puis nous utilisons des machines pour briser la roche et libérer le pétrole. Ces machines envoient de l’eau mélangée à des produits chimiques sous très haute pression pour créer des fissures dans la roche. Cela permet au pétrole de remonter à la surface.
Résultat : en un peu plus de 10 ans, les Etats-Unis sont devenus (de loin) le premier producteur mondial, devant la Russie et l’Arabie Saoudite. Cependant, avant ce renversement, les principaux pays producteurs de pétrole s’étaient organisés au sein d’une association appelée OPEP+ pour décider du nombre de barils de pétrole qui seraient produits mondialement. L’arrivée du géant américain a bousculé cet équilibre ! En effet, il faut comprendre qu’aucun pays n’a jamais produit autant de pétrole que les États-Unis aujourd’hui, avec 13,3 millions de barils par jour !
Bonnes nouvelles?
Pour les États-Unis oui, du moins à court terme, car ils n’ont plus besoin d’importer du pétrole, mais peuvent être autosuffisants !
Ensuite pour l’Europe, qui achetait une grande partie de son pétrole à la Russie avant la guerre en Ukraine : l’arrivée sur le marché de ce nouvel acteur la rend moins dépendante de l’OPEP+.
Mais l’histoire est loin d’être aussi simple : cette manière de produire du pétrole et du gaz est très polluante : elle consomme en effet beaucoup d’eau et de produits polluants qui sont ensuite rejetés dans la nature. Les risques pour la santé des populations vivant autour de ces gisements sont importants ! Par ailleurs, les techniques d’extraction provoquent également le rejet dans l’atmosphère de méthane, un gaz à effet de serre particulièrement nocif (qui réchauffe la planète) ! Ils peuvent même provoquer des glissements de terrain en modifiant la nature du sol.
Tout dépend du point de vue que l’on adopte, mais force est de constater que le président Trump a choisi son camp !
Marie de la Biche
Actualité n°184 – 11 décembre 2024