Un mars 2023, 20 minutes avait assisté à une soirée de combats de coqs organisée à la salle des fêtes de Beuvry-la-Forêt, près de Valenciennes, dans le Nord. Une immersion de quelques heures qui a permis de constater que cette tradition, éteinte dans l’imaginaire du commun des mortels, attirait pourtant toujours les foules. Mais les communes autorisées à organiser ces combats se font de plus en plus rares, et ce d’autant plus que Norrent-Fontes, dans le Pas-de-Calais, a été rayé de la liste.
C’est en quelque sorte le tribunal administratif de Lille, dans une décision rendue ce jeudi, qui entérine la fin des combats de coqs à Norrent-Fontes. L’histoire remonte à l’année 2022, lorsqu’un habitant de la commune fut autorisé par la préfecture à organiser de tels événements. En effet, si les combats de coqs sont interdits sur le territoire français par le code rural, certaines communes du Nord et du Pas-de-Calais bénéficient d’une dérogation s’il est établi que « la tradition de tels rassemblements est ininterrompue ». Autrement dit, ils ont toujours organisé régulièrement des combats.
Un écart de vingt-deux ans dans la tradition
Ce fut le cas de Norrent-Fontes, au moins jusqu’en 1999. Le tribunal a ainsi constaté qu’« aucun combat de coqs n’a eu lieu entre 1999 et novembre 2021 », contrevenant ainsi à la condition de tradition ininterrompue. Or, à l’époque, le préfet n’a pas constaté cette incohérence et a autorisé les bagarres.
Ce n’est que grâce à un rapport de la Fondation Brigitte Bardot que le représentant de l’Etat est revenu sur sa décision. D’autant qu’outre cette interruption de vingt-deux ans, l’organisateur du combat avait créé un nouveau gallodrome, lui aussi interdit, “la loi étant conçue pour conduire à la fin progressive des combats de coqs”, a souligné le tribunal.
Lire notre dossier sur la cruauté envers les animaux
La Fédération Coqueleux avait néanmoins saisi la justice contre l’arrêté préfectoral annulant l’autorisation d’organiser des combats à Norrent-Fontes. Demande rejetée par le tribunal dont la décision met fin à cette tradition dans la commune.
