Avec le Nigeria, le Royaume est prêt à accélérer le rythme de construction du fameux gazoduc. Les deux parties ont d’autant plus de raisons de se réjouir du bon déroulement de ce projet de structuration et d’intégration que les pays concernés ont donné leur accord pour la signature définitive lors du sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). .
Le gazoduc Nigeria-Maroc a bien démarré : le dossier est tout à fait prêt pour une signature définitive en décembre lors du sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui se tiendra mi-décembre à Abuja. L’approbation de l’accord intergouvernemental et du « Host Government Agreement » (HGA) relatif au Gazoduc Afrique Atlantique (AAGP) reviendra aux seize membres du projet intéressés par ce projet titanesque aux côtés de la Mauritanie et du Maroc, ainsi que comme les trois pays du Sahel qui forment l’Alliance des États du Sahel (AES) : le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
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Le gazoduc traversera plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, dont le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Gambie, le Sénégal et la Mauritanie avant d’atteindre le Maroc. Dans le même -, les pays enclavés comme le Niger, le Burkina Faso et le Mali bénéficieront également de ces infrastructures à travers des expansions, renforçant ainsi leur accès à l’énergie.
En amont, l’Onhym et les compagnies pétrolières publiques de onze pays, ainsi que la société nationale Nigerian National Petroleum Corp (NNPC), se sont empressés de signer un protocole d’accord scellant leur coopération.
Rappelons que le directeur général de l’Onhym a effectué plusieurs déplacements à Abuja. Accompagnée d’une importante délégation, Amina Benkhadra a assisté à plusieurs réunions du comité de pilotage du projet d’oléoduc. À chaque fois, tant avec les hommes politiques qu’avec les ingénieurs en charge de l’aspect technique, les modalités et les accords juridiques ont été discutés au cours de ces réunions, les débats ayant également porté sur les aspects financiers et institutionnels liés au projet.
Selon la plateforme Asharq Bloomberg, les premiers appels d’offres pour la construction des premières phases sur le territoire marocain seront lancés dès la signature des accords, soit d’ici janvier 2025. Le coup d’envoi auquel participent le Maroc, la Mauritanie et le Sénégal sera caractérisé par la stipulation d’accords spécifiques pour le transport du gaz, des appels d’offres pour la construction, ainsi que par la création d’une société dédiée à superviser la gestion, la construction, l’exploitation et l’entretien du projet. Le tout pour un coût estimé à 26 milliards de dollars.
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Selon les études techniques, dans la phase 1 A du projet, qui débutera d’ici 2026, le Gazoduc ouest-africain (WAGP) – reliant le delta du Niger et Takoradi, au Ghana, via le Bénin et le Togo – à San-Pédro, en Côte d’Ivoire, sera être renforcé pour transporter le volume de gaz du Nigeria. Tandis que la phase 1B de l’AAGP désigne l’opération consistant à relier la ville sénégalaise de Kayar, située au nord de Dakar, au Maroc.
D’une capacité maximale impressionnante de 30 milliards de mètres cubes de gaz par an, ce gazoduc particulièrement ambitieux s’étendra sur 5 600 kilomètres et, après avoir traversé 16 pays africains, reliera le Nigeria au Maroc, principalement le long de la côte atlantique. Enfin, il sera connecté au gazoduc Maghreb-Europe et au réseau gazier européen. En fin de compte, les premières expéditions de gaz ne pourront commencer à être acheminées qu’à partir de 2029.
Certes, les oiseaux de mauvais augure ne manquent pas pour évoquer une distance trop longue, en oubliant peut-être que le gazoduc le plus long du monde (8 700 kilomètres) transporte du gaz naturel importé du Turkménistan, d’ouest en est de la Chine. . Il traverse 15 provinces qu’il approvisionne au passage.
Le gazoduc Maroc-Nigéria ne constitue donc ni plus ni moins qu’un enjeu d’avenir.