(Mise à jour avec la confirmation, les détails et le contexte de l’OPEP+)
par Alex Lawler, Olesya Astakhova et Maha El Dahan
L’OPEP+ a annoncé jeudi qu’elle avait reporté de trois mois jusqu’en avril son projet d’augmenter la production pétrolière, en raison de la faiblesse de la demande et de l’augmentation de l’offre des autres producteurs.
Avant cette confirmation, une Source au sein du cartel avait déclaré à Reuters que l’OPEP+ avait décidé de reporter son projet afin d’apporter un soutien supplémentaire au marché pétrolier en 2025.
L’OPEP+, responsable d’environ la moitié de la production mondiale de pétrole, avait initialement prévu de commencer à augmenter ses extractions en octobre 2024, puis en janvier 2025, avant de faire marche arrière à nouveau en raison du ralentissement de la demande mondiale et de l’augmentation de l’offre des autres producteurs.
L’OPEP+ rassemble l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et des alliés comme la Russie.
Malgré les réductions de l’offre de brut décidées par l’OPEP+, le Brent LCOc1 évolue depuis le début de l’année dans une fourchette de 70 à 80 dollars le baril. Jeudi, le Brent s’échangeait autour de 73 dollars le baril, après avoir atteint en septembre son plus bas niveau depuis 2024 à 69 dollars.
“Ils parlent de cette augmentation de la production depuis juin, mais ils la retardent encore”, a noté Bjarne Schieldrop, analyste en chef des matières premières chez SEB. “Cela signifie que le prix du pétrole n’augmentera pas au cours des deux prochaines années”, a-t-il ajouté.
Selon cet analyste, le marché pétrolier va désormais se concentrer sur les décisions du président élu américain Donald Trump, qui pourrait imposer de nouvelles sanctions à l’Iran et des droits de douane à la Chine. Le milliardaire s’est également engagé à mettre fin à la guerre en Ukraine.
Dans le cadre d’un retour à la normalisation de la production après la mise en place en 2022 de quotas d’extraction pour soutenir les prix, les membres de l’organisation devraient remettre progressivement sur le marché 2,2 millions de barils par jour. (b/j), d’avril à septembre 2026. Cela représente une augmentation mensuelle de 138 000 b/j selon les calculs de Reuters.
(Reportage d’Alex Lawler, Maha El Dahan, Olesya Astakhova, Vladimir Soldatkin et Ahmad Ghaddar ; version française de Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)