Sonoyo Nishikawa, un concepteur d’éclairage basé à Montréal, a remporté lundi à Toronto le prix Siminovitch, le prix théâtral le plus prestigieux au Canada. Douze heures plus tard, elle n’en revenait toujours pas.
“J’ai tellement de chance”, a-t-elle déclaré lors d’un entretien téléphonique avec La presse. Je ne connaissais pas ce prix jusqu’à récemment. C’est mon ami Eo Sharp, un incroyable scénographe, qui m’a convaincu de postuler. »
Un conseil judicieux ! Il faut dire que le designer a un parcours impressionnant sur plusieurs continents. Depuis ses débuts en 1986, elle a présenté le fruit de son travail au Japon – son pays natal –, à Londres et même à Montréal.
Elle a collaboré avec plusieurs grands réalisateurs québécois, dont Robert Lepage. « Sans Robert, je n’aurais pas de carrière au Canada. Je l’ai rencontré à Londres, un peu par hasard, et quelques mois plus tard, il m’a proposé de réaliser la conception lumière de Les sept bras de la rivière Ōta. » Plusieurs autres projets ont suivi, dont La trilogie du dragon et Le Songe d’une nuit d’été.
La réalisatrice Marie Brassard a également travaillé en étroite collaboration avec Sonoyo Nishikawa sur plusieurs productions, dont Peep-show et Éclipse. «C’est une grande artiste de la lumière», dit Marie Brassard.
Son travail est exquis. Elle est très passionnée par son métier et reste très enthousiaste à l’idée d’essayer de nouvelles choses, ce qui m’impressionne beaucoup. Malgré son caractère discret, on sent qu’elle brûle d’un feu intérieur pour cet art de la lumière.
La réalisatrice Marie Brassard, à propos de Sonoyo Nishikawa
Sonoyo Nishikawa dans quelques projets
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“La lumière sur scène s’allume et s’éteint, disparaît et réapparaît, en fonction de l’histoire en constante évolution, des mouvements des interprètes, du rythme de la musique et de la respiration du public”, explique Sonoyo Nishikawa dans sa candidature. . C’est aussi éphémère qu’un feu d’artifice. Mon objectif est de créer des conceptions d’éclairage qui donnent au public de l’espoir pour demain et qui l’inspirent pour la vie, comme regarder un lever ou un coucher de soleil. »
Le prix Siminovitch est assorti d’une bourse de 75 000 $. Sonoyo Nishikawa ne sait pas encore comment elle va utiliser cet argent, sauf pour mettre à jour ses photos de profil et son site internet, qui n’ont pas changé depuis longtemps !
« Cette grosse somme nous donne le luxe du -, explique Marie Brassard, lauréate du prix Siminovitch en 2022. C’est très précieux dans ce milieu. Cela nous permet de réfléchir et nous oblige à faire le point. Ce prix met en lumière le travail des lauréats et des finalistes. Cela est particulièrement vrai pour les designers, qui sont des artistes de l’ombre. »
Chosen protégé
Les finalistes de cette année étaient l’interprète, dramaturge et concepteur d’éclairage de Vancouver Itai Erdal, le concepteur sonore et compositeur de Toronto Debashis Sinha et la compagnie de marionnettes de Calgary The Old Trout Puppet Workshop.
En plus de la bourse remise au lauréat, la Fondation Siminovitch remet une somme de 25 000 $ à un artiste émergent choisi par le lauréat. Sonoyo Nishikawa a choisi l’artiste multidisciplinaire montréalaise Mayumi Ide-Bergeron. « C’est une créatrice brillante, une travailleuse acharnée. L’année dernière, nous avons travaillé ensemble sur Le roi danse et chaque soir, elle devait réparer une chaise Louis XIV cassée par un des comédiens ! Son travail est magnifique. Pour moi, elle représente l’avenir du théâtre. »
Dans les prochains mois, Sonoyo Nishikawa travaillera au Festival TransAmériques (la production n’a pas encore été annoncée). Elle concevra également l’éclairage de la pièce Indice présenté au Segal la saison prochaine.