Après la contraction et la cheapflation, voici la stretchflation.
Dans les rayons des supermarchés, les fabricants de produits alimentaires augmentent légèrement la quantité d’un emballage et font grimper les prix.
Une pratique légale, mais qui peut être trompeuse pour le consommateur.
Réduire la quantité d’un produit vendu au même prix, changer la recette d’un produit avec des ingrédients moins chers et de moindre qualité… Dans les rayons des supermarchés, les industriels de l’agroalimentaire rivalisent pour contourner l’attention des clients. Une nouvelle technique fait son apparition dans les rayons depuis plusieurs mois.
Stretchflation vient de la combinaison du verbe anglais « stretch » et inflation. Contrairement à la rétractableflation, elle consiste à augmenter le poids d’un produit tout en augmentant significativement son prix. En d’autres termes, le prix au kilo grimpe et le consommateur ne s’en aperçoit pas car le fabricant vend un emballage plus lourd. “C’est bien présenté, pour qu’on ne remarque rien”souligne un client rencontré par TF1.
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« Augmentation du coût des matières premières »
Olivier Dauvers, journaliste spécialisé dans la grande distribution, donne plusieurs exemples sur son blog (nouvelle fenêtre). Une boîte de quatre Bun’s de la marque McCain, vendue 2,93 euros, pèse initialement 400 grammes (7,33 euros le kilo). Quelques jours plus tard, il grimpait à 3,99 euros pour 460 grammes (8,67 euros le kilo). De leur côté, les gâteaux apéritifs à l’Emmental de Monaco de la marque Belin passent de 100 à 110 grammes, tandis que le prix du coffret passe de 1 à 1,29 euros.
À nos confrères du Figaro (nouvelle fenêtre)le groupe McCain répond qu’il doit faire face à l’inflation : « Comme d’autres acteurs industriels, nous avons été confrontés à une augmentation du coût des matières premières, de production et de distribution que nous avons dû répercuter sur nos produits tout en veillant à ce que l’évolution du tarif 2024 sur notre produit Bun’s reste proportionnelle à l’augmentation du poids. .» Le groupe rappelle qu’il ne décide pas seul : “Le prix final facturé au consommateur en magasin reste à la seule discrétion du distributeur.”
Le problème est que la technique s’avère trompeuse pour le consommateur. Si Belin indique le changement de poids sur l’emballage, il ajoute la mention « Plus de crackers – Nouveau Format ». « De quoi détourner l’attention du client », conclut Olivier Dauvers.
Pour rappel, depuis le 1er juillet, les supermarchés de plus de 400 mètres carrés doivent informer les consommateurs des produits dont la quantité est décroissante. (nouvelle fenêtre) et qui restent vendus au même prix ou à un prix supérieur. Les associations de consommateurs réclament que l’initiative s’applique à l’étirementflation.