Une séance historique à l’Assemblée nationale. Le gouvernement de Michel Barnier est tombé : les députés de la gauche et du Rassemblement national ont conjointement adopté mercredi une motion de censure à l’Assemblée. Une première depuis 1962 avec une grande incertitude politique et budgétaire à la clé. La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun Pivet a annoncé que 331 députés ont voté la motion déposée par la gauche (alors que 288 voix étaient nécessaires) en réponse au 49.3 de Michel Barnier pour faire passer sans vote le projet de budget de la Sécurité sociale.
La “réalité” budgétaire ne “disparaîtra pas par l’enchantement d’une motion de censure”, avait souligné le Premier ministre juste avant le vote, sur un ton résigné, dans un hémicycle comble et agité. “Nous n’avons pas la même idée de la souveraineté et du patriotisme”, disait-il devant les députés RN, après avoir tenté en vain, ces derniers jours, d’obtenir avec de nouvelles concessions la clémence du parti d’extrême droite.
Michel Barnier doit présenter sa démission au chef de l’État
Michel Barnier doit désormais immédiatement aller présenter sa démission au chef de l’Etat, conformément à la Constitution. Auparavant, il doit s’exprimer une dernière fois devant l’Assemblée en fin de séance pour répondre aux prises de parole des différents groupes, dont celle de Marine Le Pen pour le RN et d’Eric Coquerel (LFI) pour le Nouveau Front populaire. Emmanuel Macron est arrivé mercredi soir à l’Elysée, de retour après une visite d’Etat de trois jours en Arabie saoudite, tout juste avant l’annonce du résultat du vote.
Le président de la République “est aujourd’hui un obstacle, et en rien une solution. Aujourd’hui nous votons la censure de votre gouvernement mais, plus que tout, nous sonnons le glas d’un mandat : celui du président”, a déclaré à l’ouverture des débats le député de Seine-Saint-Denis.