l’essentiel
L’affaire a fait grand bruit. Des insultes et menaces à caractère raciste auraient été proférées par des spectateurs d’un match de Football féminin U18 opposant Lannemezan au Plateau Neste Foot à Plaisance-du-Touch. Le procureur de la République de Tarbes affirme que « les premières investigations permettent d’établir qu’il n’y a eu aucune injure raciste, et aucun cri de singe ».
« P***, bougnouls, négros »… Les joueurs de l’équipe U18 de Plaisance-du-Touch ont quitté Lannemezan le 16 novembre traumatisés par les insultes racistes qu’ils auraient subies de la part des spectateurs. « Des cris de singe, des putes, des bougnouls, des nègres, dès que les filles touchaient le ballon » a déploré le président du club de Plaisance Eric Firmigier. Des plaintes contre X ont été déposées dans la région toulousaine.
Quant au groupe Plateau Neste Football, les dirigeants et membres du club sont toujours traumatisés par l’ampleur qu’a pris l’affaire. Le club des Haut-Pyrénées a été mis au pilori par les réseaux sociaux et les médias nationaux notamment. « Nous avons décidé de ne pas communiquer. A travers ces déclarations sans fondement, nos clubs ont été ternis. On ne sait pas trop ce qui s’est passé pour en arriver à de tels extrêmes » déplore pour sa part Jean-Baptiste Bousquet. , président du club de Lannemezan et co-dirigeant du groupe Plateau Neste Football joint par téléphone.
“Pas d’insultes, pas de cris de singe”
Rebond ce mardi auprès du procureur de la République de Tarbes, Bérangère PrudHomme, qui évoque des « dénonciations infondées d’insultes racistes ». Elle précise dans un communiqué que “les premières investigations ont établi qu’il n’y a eu aucune injure raciste ni aucun cri de singe lors de ce match”.
La police a interrogé les témoins présents au match. « Plusieurs témoins, dont un témoin tout à fait objectif et qui n’est lié à aucune des deux équipes, ont décrit avec précision le déroulement de ce match du 16 novembre à Lannemezan. Ils ont déclaré qu’aucune insulte raciste n’avait été proférée pendant le match. cet événement sportif Un seul terme insultant a été prononcé comme c’est le cas dans la grande majorité des matchs de football de ce type, ce qui est particulièrement détestable et reste un manque de respect trop souvent toléré dans ces événements. événements sportifs” déplore le magistrat qui poursuit : “Sous réserve des investigations restant à mener, une éventuelle exagération de l’insulte en y ajoutant une connotation raciste infondée ne peut être exclue.”
« Choquant d’avoir été accusé »
Selon ce témoin, « l’équipe de Plaisance du Touch était clairement venue à Lannemezan dans le seul but de gagner, que plusieurs fautes avaient été constatées par l’arbitre à leur encontre et qu’ils étaient en colère de n’avoir pu marquer aucun but à la fin ». du match » précise Bérangère Prud’Homme.
Une position qui soulage Jean-Baptiste Bousquet, co-président du FC Plateau de Lannemezan : « Ce n’est pas dans l’ADN de notre groupe car nous travaillons avec le Foyer des immigrés de Lannemezan. C’est choquant pour nous d’avoir été accusés de cette façon. Le fait que Plaisance ait pu publier cela sans fondement aurait pu avoir des conséquences très graves sur la sécurité de nos joueurs.
Le club des Haut-Pyrénées a préféré annuler un déplacement à Auch par mesure de précaution. « Ce sont des jeunes âgés de 15 à 18 ans qu’il a fallu protéger par la suite. Nous avons par exemple annulé un voyage à Auch pour ne pas les dénoncer. Nous sommes aujourd’hui victimes d’un engouement médiatique national alors qu’il n’y a aucun fondement” insiste Jean-Baptiste Bousquet qui n’exclut pas d’autres actions : “Nous nous réservons le droit de réagir en conséquence dès qu’une décision judiciaire aura été prononcée car nous avons confiance la justice sera alors attendue de nous dans la Ligue de football.»
Pour Eric Sans Agut, co-manager du groupe Plateau Neste Football, « J’ai regretté cet engouement suite à une communication sur les réseaux sociaux. J’avais espéré que cela se terminerait ainsi car les propos relevés, on ne les entend pas en marge.»
“Le sujet mérite d’être travaillé”
Eric Sans Agut poursuit : « nous ne sommes bien sûr pas à l’abri et nous ne pouvons pas les accepter tout comme nous ne pouvons pas accepter les exagérations de certains. Ce sont des choses qui échappent à notre contrôle et que je regrette. Nous avons fait un travail de communication interne très important pour préserver nos jeunes. Aujourd’hui, je préviens tous les dirigeants qui pourraient être concernés par ce type d’affaire car cela nous a très gravement touché. Le sujet est très sérieux et mérite d’être abordé. ‘être travaillé.’
De son côté, la justice poursuit son travail. « Compte tenu des conséquences sur l’équipe de football de Lannemezan de ces communications certes prématurées, il paraît important de rétablir la vérité sur les événements survenus le 16 novembre dernier. Si les conclusions de l’enquête devaient le confirmer définitivement, une exploitation portant sur des injures racistes justifierait une réponse judiciaire » prévient encore Bérangère Prud’Homme, procureur de la République de Tarbes. L’affaire n’est sans doute pas terminée.