Le métier d’infirmière anesthésiste diplômée d’État (IADE) est l’un des plus spécialisés et responsabilisants dans le domaine infirmier. En tant qu’IADE, le professionnel intervient au cœur des blocs opératoires, des salles de réveil et parfois en réanimation, jouant un rôle clé dans la sécurité des patients. Mais combien gagne-t-on réellement avec ce métier ?
Julien, 30 ans, est infirmier anesthésiste dans un CHU depuis octobre 2023. Il a accepté de commenter sa fiche de salaire pour le site Infirmièresavec quatre autres professionnels du domaine. Diplômé en juillet 2016, il débute sa carrière à l’hôpital public en percevant 1 625,66 euros net et 2 025,66 euros brut (dont une indemnité de 400 euros pour son stage de 3ème année).
Durant ses années de pratique, il a bénéficié d’une revalorisation de 155,44 euros grâce aux accords du Ségur de la santé en juillet 2020. Actuellement, après avoir terminé sa formation, il est placé en échelon 2 et perçoit 2865,73 euros brut, soit un net avant impôt. de 2413,71 et un net après impôts de 2281,25 euros. En décembre dernier, il a bénéficié d’une prime d’inflation de 301,63 euros net.
« Nous travaillons des anesthésistes et des chirurgiens : les responsabilités sont importantes »
« Globalement, nous restons mal payés en tant qu’infirmières, par rapport aux responsabilités de la profession », declares Julien. “ Cela est encore plus vrai en tant qu’infirmière anesthésiste, lorsque vous travaillez en étroite collaboration avec des médecins anesthésistes et des chirurgiens et que les responsabilités sont encore plus grandes. »
Malgré sa formation de Master pour devenir IADE, il estime que l’augmentation de salaire n’est pas notable. ” Avant, je pensais que mon salaire me permettait de vivre confortablement, mais l’inflation m’a appauvri. Personnellement, j’ai encore vu la différence avec le Ségur, qui a coïncidé avec mon mandat : mon salaire a augmenté de 400 € en l’espace d’un mois. C’est ce qui m’a permis d’obtenir un prêt et d’accéder à la propriété », précise-t-il.
« On a des contraintes : moi, par exemple, je travaille la nuit »
Si le secteur privé permet de démarrer avec des salaires plus élevés, le jeune homme est conscient que les progrès sont plus lents que dans le secteur public. ” Actuellement, nous traversons une grosse crise d’attractivité et le salaire reste un élément important. Nous avons des contraintes : par exemple, je travaille la nuit, j’ai des gardiens… Nos conditions sont difficiles. Si le salaire ne suit pas, l’attractivité non plus ».