Ce mardi 3 décembre, à 18h30, la salle polyvalente de Chamborigaud accueille une réunion publique sur le gaz radon et ses dangers. Comme dans d’autres régions où le granit est présent, le radon présente un danger sanitaire dans les Cévennes lorsqu’il s’accumule dans les habitations. Les particuliers des communes placées au niveau 3 de vigilance pourront recevoir à leur domicile des kits de mesures de radioactivité, ainsi que des mesures pour éviter la concentration.
Depuis 2017, il fait l’objet de campagnes régulières dans les Cévennes et, depuis 2018, il fait partie des diagnostics obligatoires à prévoir en cas de vente d’une maison. Phénomène naturel, qui peut s’avérer être un problème de santé publique, le gaz radon est lié à la présence de roche granitique, même si les schistes sont également concernés, mais plus à la marge. Ce n’est donc pas un hasard si le rendez-vous a lieu à Chamborigaud, à deux pas des granites du Mont Lozère. Mais, hormis le Piémont, plutôt calcaire, toutes les Cévennes sont concernées par le phénomène.
« Une carte IRSN (institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, *) classe les communes selon les zones 1 à 3, sachant que la zone 3 est celle où le plus de radon a été enregistréexplique Laurianne Héran, qui travaille au CPIE (Centre permanent d’initiatives pour l’environnement) du Gard, chargé d’informer sur les dangers des gaz radioactifs. Cependant, nous ne connaissons pas les données logement par logement. La carte permet donc « Une première information pour les gens est d’aérer régulièrement leurs pièces ». Hiver compris, le gaz a tendance à s’accumuler dans une maison confinée.
La campagne d’information est soutenue par l’Agence Régionale de Santé (ARS). « On peut distribuer des kits pour les personnes qui habitent en zone 3 »poursuit Laurianne Héran. Une zone qui concerne toute la chaîne des Cévennes donc, presque tout le nord du département, de Courry à l’est, jusqu’à Lanuéjols à l’ouest, tandis qu’Alzon, Arrigas, Sumène, Monoblet ou Alès forment la limite sud.
« Le gaz radon se trouve dans le sol, il sort par les fissures, explains Laurianne Héran. Le danger, c’est quand il entre dans les bâtiments et ne peut pas en sortir. On le retrouve principalement dans les habitations très confinées, dans les caves, les vides sanitaires et les habitations proches du sol. Incolore, inodore, il affecte les poumons et a été classé cancérigène par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). “Il peut aussi entrer par des prises, des conduits électriques.” Les puits canadiens, qui font passer des tuyaux sous la maison pour réguler la température, sont donc à éviter dans une zone concernée.
Dans une zone touchée, de petits travaux suffisent parfois à préserver votre habitation. Comme améliorer l’étanchéité du sol par exemple. Mais certains travaux sont bien plus lourds et ne peuvent bénéficier d’aides que dans le cadre de la rénovation énergétique. « Sur les logements neufs, il y a désormais des normes minimales d’étanchéité à respecter »rassure Laurianne Héran. Enfin, il existe désormais des systèmes de ventilation spéciaux au radon (VMI : ventilation mécanique par insufflation), qui peuvent être installés lors de rénovations.
Jusqu’à fin février, sur demande, le CPIE du Gard peut donc mettre à disposition des particuliers des kits de mesure pour évaluer la concentration de gaz dans leur logement. « Le dosimètre permet de mesurer sur une longue période. Les appareils sont ensuite renvoyés à l’ARS qui fait appel à un laboratoire indépendant pour mesurer les becquerels par mètre cube. Au-dessus de 300, il existe un danger pour la santé. Et au-delà de 600, les travaux doivent être planifiés immédiatement.» Sans affoler les riverains, le CPIE du Gard espèces, cet après-midi à Chamborigaud, a alerté les riverains sur un risque sanitaire bien réel, mais qui peut facilement s’estomper s’il est bien identifié.