malgré les revers attendus, quel espoir pour la lutte environnementale

Comme beaucoup d’entre vous, j’ai suivi de près les élections américaines et les choix opérés sont surprenants, voire inquiétants, compte tenu des intentions clairement annoncées. J’ai partagé quelques réflexions à ce sujet dans un article de blog précédent. Aujourd’hui, malgré les déboires attendus, il me semble nécessaire de garder espoir.

Même si la désinformation se répand rapidement dans notre lutte et que les élections américaines rendent plus complexe notre travail en tant qu’organisation environnementale, notre travail reste crucial et j’espère vous apporter une perspective encourageante.

Revers possibles

Certes, l’élection de Donald Trump risque d’avoir des répercussions importantes sur notre lutte climatique. En 2017, Trump a annoncé le retrait des États-Unis de l’accord de Paris, un processus crucial pour la lutte climatique. En 2020, son administration a abrogé la réglementation sur les gaz d’échappement des véhicules automobiles, ce qui a eu un impact direct sur la réglementation canadienne, puisque nous appliquons essentiellement la même chose. C’est à dire que du jour au lendemain nous nous sommes retrouvés exposés à davantage de pollution émanant des véhicules. Or, nous connaissons les conséquences de cette pollution sur la santé humaine et des alternatives existent.

Au total, la première administration Trump a saboté plus d’une centaine de réglementations protégeant la santé, les communautés, l’eau, l’air et la nature. Tous ces reculs n’avaient pas pour but de diminuer le coût du panier d’épicerie, qui n’était pas devenu un enjeu politique aussi important à l’époque. L’objectif principal de ce sabotage était d’augmenter les profits des entreprises qui n’étaient plus du coup obligées de respecter certaines mesures de réduction de la pollution. Cependant, depuis que les réglementations environnementales ont été sabotées, les prix des produits de consommation n’ont pas baissé. Il faut donc se méfier du chant des sirènes qui fait actuellement les mêmes promesses.

Isolement ou effet d’entraînement ?

Si Trump revient sur le chemin qu’il a emprunté lors de son premier mandat, et tout indique qu’il le fera, les États-Unis, deuxième pollueur de la planète, pourraient soit s’isoler rapidement, soit entraîner d’autres pays dans leur sillage. Le reste du monde pourrait bénéficier d’une seconde présidence Trump de deux manières : en accélérant la transition énergétique pour dépasser les États-Unis dans la course à l’innovation ou en renforçant les échanges commerciaux avec des régimes similaires.

Lorsque la Russie a lancé son offensive militaire en Ukraine en 2022, les pays européens ont immédiatement cherché des alternatives pour ne plus dépendre des énergies fossiles russes, car cette dépendance menaçait leur sécurité. Il est donc possible que malgré le sabotage des politiques environnementales et l’accélération de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures, les démocraties restantes se concentrent plutôt sur les énergies renouvelables. D’autant plus que la nouvelle administration Trump a annoncé son intention de s’isoler économiquement en imposant des droits de douane, également appelés surtaxes, sur tout ce qui n’est pas produit localement.

Dans ce contexte, quelle sera la réponse canadienne ? Des dynamiques opposées sont à l’œuvre au pays, alors que le Québec a fièrement choisi de miser sur les énergies renouvelables, tandis que l’Alberta a choisi de saboter les projets d’énergies renouvelables pour renforcer sa dépendance aux hydrocarbures.

La transition écologique : plus que rentable, vitale

Il ne faut pas sous-estimer les impacts économiques liés à la transition énergétique en cours. Premier pollueur de la planète, la Chine accélère ses investissements dans les énergies vertes et les produits dérivés de consommation, notamment les véhicules électriques. Par ailleurs, 50 % des ventes de véhicules en Chine sont désormais électriques ou hybrides.

Cette transition énergétique ne devient pas une réalité parce que c’est une tendance, c’est plutôt par nécessité. Car il en va de la santé de la population, notamment à travers la qualité de l’air et de l’eau. Parce que les conséquences du changement climatique se font de plus en plus sentir et coûtent de plus en plus cher. . Les États-Unis, comme de nombreux pays, sont engagés dans cette transition. Annuler ces avancées aurait un coût immense. Cela signifie notamment choisir de ne pas être compétitif sur certains marchés et perdre de nombreux emplois dans des secteurs porteurs.

Il est difficile de prédire les tendances qui émergeront dans un contexte géopolitique aussi volatile. Mais une chose est sûre : l’affaiblissement des réglementations et politiques environnementales n’atténuera pas la violence des ouragans et des inondations, ni la fréquence des sécheresses. Les communautés continueront de subir les conséquences de phénomènes météorologiques de plus en plus dévastateurs. et cher. Le coût de la nourriture et des primes d’assurance continuera d’augmenter avec la menace croissante du changement climatique sur les activités agricoles et d’élevage. Il existe des réalités auxquelles on ne peut échapper et nous devrons trouver des solutions à ces problèmes qui affectent directement la vie des gens.

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