Samedi 30 novembre, Estadio José-Zorrilla de Valladolid. Le club de Ronaldo (le vrai) est sur le point d’être démembré par l’Atlético de Madrid, pas fidèle ce soir-là à sa réputation d’équipe au jeu terne. Une claque 0-5 délivrée à l’extérieur, avec un joli but d’Antoine Griezmann. Oui, seulement « joli »et non « Magnifique ” ou « boucque » comme on l’a lu partout sur les réseaux sociaux. À 52 anse minute, le meneur de jeu français contrôlait le ballon en se retournant, avant de le placer dans le petit filet d’un petit coup de son pied gauche soyeux. Un enchaînement de grande classe évidemment, qui n’est pas à la portée du premier joueur de balle, mais qui n’a rien à voir avec un prix Puskás.
Celui qui manque terriblement à l’équipe de France (revenez s’il vous plaît) a surtout profité de l’intervention défensive complètement ratée d’Eray Cömert pour ouvrir la voie au but. Le défenseur suisse s’est égaré comme un grand bonhomme et n’a mordu dans aucune feinte corporelle. Le timing de son tacle devrait être affiché dans tous les centres d’entraînement à titre de contre-exemple et la facétie de Griezmann n’a pas spécialement eu d’impact sur le comportement de l’ancien Nantais. La suite de l’enchaînement est sublime en finesse et en classe, mais difficile de ne pas imaginer les défenseurs de Valladolid avec des dossards, comme à l’entraînement.
Bergkamp peut se rendormir tranquillement
Son exploit, son septième de la saison toutes compétitions confondues, a encore mis debout le public local, qui a applaudi l’inspiration de son bourreau. «J’ai apprécié le momenta commenté le meilleur buteur de l’histoire de Colchoneros sur DAZN en fin de partie. En fin de compte, c’est ce que souhaitent tous les joueurs, qu’ils soient de la part des supporters adverses ou de leur équipe. » Le Mâconnais le sait : son principal mérite est d’avoir bien suivi le mouvement et de se laisser guider par la magnifique prestation de Julian Alvarez. L’inertie fait que, même si à un moment donné il semble perdre le contrôle, il suffit au Français de se remettre dans la bonne direction pour conclure le tout avec perspicacité. Bref : ça ressemble à Bergkamp mais ce n’est pas Bergkamp.
Mais ce week-end encore, quelques buts magnifiques auraient mérité au moins autant d’attention que les bonbons de Griezmann. Le coup franc d’Emerson Palmieri avec West Ham contre Arsenal (2-5), par exemple, ou encore la frappe de Cole Palmer contre Aston Villa (3-0). Le magnifique déboulé de Jamie Bynoe-Gittens – qui a mis son adversaire au vent grâce à sa feinte – lors du match nul entre son Borussia Dortmund et le Bayern Munich (1-1) n’est pas mal non plus. Et comment aurait réagi Internet si c’était Griezmann qui avait marqué le but de Matthis Abline au Parc des Princes avec Nantes (1-1) ?
L’Atlético roule sur les buteurs de Valladolid, Griezmann et Lenglet