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– Depuis début 2024, 1 600 box IPTV ont été bloquées.
290 millions d’euros. C’est le montant du manque à gagner pour le secteur du sport, a indiqué l’Arcom ce jeudi 28 novembre 2024, relayé par Ouest France. Pour le régulateur de l’audiovisuel, le coupable est évident : l’IPTV. Le monde du football subit de plein fouet la progression des ventes de caisses qui permettent de regarder illégalement des matchs. « Depuis le début de la saison 2024-2025, nous sommes confrontés à un phénomène d’une ampleur sans précédent »a déploré Benjamin Morel, directeur général de LFP Média, filiale commerciale de la Ligue de football professionnel, lors d’une conférence de presse.
Une étude d’Ipsos, qui fait écho Ouest de la Franceest d’accord avec cela. Depuis le début de la saison, 37% des adeptes du Ligue 1 se ferait par des voies illégales. Pire encore, le dernier classique entre l’Olympique de Marseille et le Paris Saint-Germain aurait été plus suivi grâce à l’IPTV (55%) que de regarder DAZN. Si les tarifs du diffuseur du championnat de France de football sont élevés, ils « ne peut en aucun cas justifier le piratage, qui est un vol »a affirmé Benjamin Morel. Selon lui, à terme, le succès de l’IPTV pourrait condamner, bien au-delà du sport, l’industrie des plateformes de diffusion, de musique, de boîtes illégales proposant une large gamme de programmes.
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Un manque à gagner important pour l’État
Pour autant, Arcom ne s’avoue pas vaincu. Sa directrice générale adjointe, Pauline Combredet-Blassel, a indiqué que depuis début 2024, 1 600 cartons ont été bloqués. Mais cela ne suffira peut-être pas, admet-elle. En termes de bonnes nouvelles, « le piratage est en baisse structurelle »elle s’est réjouie. La lutte contre les sites illégaux est plus efficace. Le nombre d’utilisateurs de cette chaîne de diffusion a chuté de 18 % entre 2023 et 2024, en France.
L’enjeu est de taille pour le monde sportif. Selon Pauline Combredet-Blassel, les 290 millions d’euros qui échappent au monde du sport représentent « 15 % du marché de la diffusion de contenus sportifs et pèse sur l’ensemble du secteur, clubs, fédérations et sport amateur ». Ce secteur n’est pas le seul à perdre gros. Ainsi, plus généralement, le piratage représenterait une perte de revenus de 420 millions d’euros par an pour l’Etat en recettes sociales et fiscales.