Les saints ont vécu dans l’amour du Christ et ont su lui faire confiance pour les petites et les grandes choses. Au fil des siècles, l’Église a canonisé des milliers de saints. Mais seuls deux, pour l’instant, ont connu le XXIe siècle : Jean-Paul II (1920 – 2005) et Carlo Acutis (1991 – 2006), dont la date de canonisation devrait être connue ce lundi 1er juillet. Deux figures, deux modèles qui ont tant à dire et à apporter aux catholiques.
Rogelio A. Galaviz C. | Flickr CC par NC 2.0
« N’ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! Ouvrez à sa puissance salvifique les frontières des États, les systèmes économiques et politiques, les immenses domaines de la culture, de la civilisation et du développement. N’ayez pas peur ! » Le 22 octobre 1978, devant une place Saint-Pierre bondée, le nouveau pape Jean-Paul II prononçait un discours qui restera gravé dans toutes les mémoires. Plus de quarante ans après, cette injonction résonne encore dans le monde entier. La force et la justesse des paroles de saint Jean-Paul lui viennent notamment de ses propres expériences, ayant grandi en Pologne et ayant subi de plein fouet la guerre froide. Avant même le début de son pontificat, l’action de Karol Wojtyla fut décisive dans la chute du communisme en Europe de l’Est. Premier pape à se rendre à Cuba, saint Jean-Paul II parcourra 130 pays en 27 ans sur le trône de saint Pierre. Enfin, saint Jean-Paul II est sans conteste le pape de la jeunesse, qu’il ne manquait jamais de saluer à chacun de ses voyages. C’est à lui que l’on doit la création des Journées mondiales de la jeunesse, qui rassemblent tous les trois ou quatre ans des dizaines de milliers de jeunes de tous les continents.
Deux visages de l’Église
La canonisation de saint Jean-Paul II en 2014 a été un événement qui a marqué les esprits tant il était unique. C’est en présence du pape émérite Benoît XVI que François avait canonisé Jean-Paul II et Jean XXIII, lors d’une journée présentée par certains médias comme « la journée des quatre papes ». Plus de 800 000 personnes ont envahi la place Saint-Pierre pour assister au moment historique de cette double canonisation. « Jean XXIII a été un grand prophète et l’initiateur du Concile, Jean-Paul II a été celui qui l’a mis en pratique et développé. Ce sont vraiment deux piliers non seulement de la culture chrétienne, mais de la sainteté chrétienne », avait expliqué le pape François au moment de la canonisation.
Ce n’est que fin mai 2024 que l’annonce de la canonisation prochaine de Carlo Acutis a été annoncée par le Vatican avec l’attribution d’un deuxième miracle à son intercession. Affectueusement surnommé « le saint patron des geeks », Carlo Acutis est probablement le premier jeune du XXIe siècle cité dans une exhortation apostolique (Christus Vivit, du pape François, ndlr). Il est né le 3 mai 1991 à Londres, avant de déménager avec sa famille à Milan. Enfant, Carlo Acutis a très vite ressenti le besoin de placer son bonheur en Dieu seul. Alors qu’il n’avait que 5 ans, il fut surpris par sa baby-sitter croisant les mains pour se consacrer à la Vierge Marie. Deux ans plus tard, le 16 juin 1998, il fait sa première communion et prend alors la décision d’aller à la messe tous les jours. Il est passionné par l’Eucharistie. « L’Eucharistie est mon chemin vers le ciel », a-t-il déclaré. Il n’hésite pas à témoigner de sa relation avec Dieu à travers des phrases très percutantes. Sa fidélité farouche à la messe, à l’adoration eucharistique et à la récitation quotidienne du chapelet deviennent sa seule raison de vivre.
En octobre 2006, il tomba subitement malade. Ce que l’on pensait être un grave cas de grippe était en réalité une leucémie fulminante incurable. Il décide d’offrir toutes ses souffrances au Pape et à l’Église. Il est décédé le 12 octobre, à l’âge de 15 ans. Avant de mourir, il avait prédit à sa mère, Antonia Salzano, qu’il lui donnerait de nombreux signes et qu’elle redeviendrait mère. En 2010, elle a donné naissance à des jumelles, Michele et Francesca.
