À l’issue de la COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan, le gouvernement britannique a annoncé, le 24 novembre 2024, un financement de près de 12 millions de dollars pour soutenir la Congo Basin Initiative, un projet visant à protéger et restaurer l’une des plus grandes réserves de biodiversité au monde. Même si cet engagement constitue un premier pas encourageant, il reste crucial d’intensifier les efforts pour préserver les forêts africaines, notamment celles du bassin du Congo, un atout essentiel dans la lutte contre le changement climatique.
Les forêts africaines : un rôle crucial pour la planète
Les forêts tropicales du bassin du Congo, couvrant une superficie de plus de 200 millions d’hectares, jouent un rôle essentiel de puits de carbone, capturant d’énormes quantités de CO2 et régulant le climat mondial. Cependant, leur capacité à continuer d’absorber ce carbone est de plus en plus menacée par la déforestation et le changement climatique. En 2020, une étude publiée dans la revue Science, dirigée par le chercheur Wannes Hubau du Musée royal de l’Afrique centrale à Bruxelles, révélait que les forêts africaines avaient désormais une capacité de séquestration du carbone supérieure à celle de l’Amazonie. Cette découverte a mis en évidence l’importance cruciale de ces forêts pour l’équilibre écologique de la planète.
Malgré cette capacité impressionnante, les forêts africaines sont confrontées à des pressions croissantes : exploitation forestière illégale, agriculture intensive et changement climatique. Ces facteurs combinés réduisent leur capacité à jouer leur rôle de puits de carbone et risquent de les transformer en sources nettes d’émissions de CO2, exacerbant ainsi les effets du réchauffement climatique.
Puits de carbone menacés : la recherche en première ligne
Les scientifiques s’intéressent aux signes avant-coureurs des points de bascule, ces seuils critiques au-delà desquels les écosystèmes forestiers ne pourront plus jouer leur rôle de régulateurs climatiques. Lorsque les forêts atteignent ces points de bascule, sous l’effet conjugué des activités humaines et du réchauffement climatique, leur capacité à absorber le carbone est compromise et elles deviennent émettrices de gaz à effet de serre. Dans une situation où les forêts du bassin du Congo sont gravement perturbées, les conséquences sur le climat mondial pourraient être catastrophiques.
Initiatives de conservation et lutte contre la déforestation
Le financement britannique de 12 millions de dollars, bien que modeste, représente un soutien important à une initiative visant à protéger la forêt tropicale du bassin du Congo. Il s’agit de la première étape d’une longue série d’efforts nécessaires pour préserver ces écosystèmes uniques, en mettant l’accent sur des actions concrètes pour lutter contre la déforestation illégale et encourager la gestion durable des ressources naturelles.
Cependant, il est crucial de comprendre que ces financements doivent être accompagnés de stratégies à long terme, adaptées aux réalités locales et capables de combiner conservation des écosystèmes, développement économique et réduction de la pauvreté. Les solutions doivent inclure la restauration des terres dégradées, la protection des zones protégées et la promotion d’une agriculture durable pour assurer une coexistence harmonieuse entre les communautés locales et les forêts.
Une collaboration internationale indispensable
La préservation des forêts du bassin du Congo ne peut pas être l’œuvre d’un seul pays ou d’une seule organisation. Cela nécessite une collaboration internationale renforcée, avec la participation de toutes les parties prenantes : gouvernements, scientifiques, ONG, entreprises et communautés locales. Les défis sont immenses, mais les forêts du bassin du Congo restent l’un des atouts naturels les plus précieux dans la lutte contre le changement climatique. Leur préservation représente un enjeu vital pour l’avenir de la planète.
Un avenir incertain mais essentiel
Les forêts du bassin du Congo se trouvent aujourd’hui à un tournant critique. Alors qu’elles continuent de jouer un rôle essentiel dans la régulation du climat mondial, les scientifiques préviennent que ce rôle est de plus en plus menacé par la déforestation, le changement climatique et les pressions humaines. Des actions immédiates sont nécessaires pour éviter que ces écosystèmes ne deviennent des sources nettes d’émissions de carbone.
Les financements britanniques et les projets internationaux sont des avancées positives, mais des engagements plus ambitieux et une mobilisation accrue de toutes les parties prenantes sont essentiels pour assurer la protection durable des forêts du bassin du Congo. Le monde entier doit agir maintenant pour éviter une catastrophe climatique et préserver l’un des plus grands puits de carbone de la planète.
Moctar FICUU / VivAfrik