Sous le coup d’une motion de censure qui le place dans une position délicate, Michel Barnier fait un geste en direction de Marine Le Pen. “J’ai décidé de ne pas augmenter les taxes sur l’électricité dans la loi de finances 2025”, a annoncé jeudi le chef du gouvernement dans Le Figaro.
Résultat : Michel Barnier promet « une baisse des prix de l’électricité de 14 %, qui ira donc bien au-delà de la baisse de 9 % initialement attendue ». Cette demande était une demande forte du chef du Rassemblement national, reçue en début de semaine à Matignon. « Que ce soit dans ma majorité ou chez les leaders de l’opposition que j’ai reçus : presque tout le monde m’a demandé d’évoluer », explique-t-il.
A l’occasion de l’Impact PME, jeudi à Paris, Michel Barnier a déclaré qu’avant de prendre cette décision il s’était entretenu avec les quatre groupes de soutien au gouvernement, les présidents des groupes d’opposition (citant Marine Le Pen ou André Chassaigne, chef de file des députés PCF) mais aussi des entreprises. « J’ai écouté chacun en tenant compte de ses avis et de ses priorités », assure-t-il. Cette réduction de 14 % représentera, selon lui, « plusieurs centaines de millions d’euros pour les entreprises ».
“Barnier recule devant les députés du RN et le prix de l’électricité va baisser”, a réagi la porte-parole des députés du RN Laure Lavalette à propos de la “sage décision”.
Le gouvernement de Michel Barnier joue sur sa propre survie face à la motion de censure selon laquelle le Rassemblement national menace de voter avec la gauche, peut-être dès la semaine prochaine, le budget de la Sécurité sociale, sans obtenir d’engagements en faveur des Français. prise du pouvoir, dont le parti d’extrême droite s’est positionné comme garant. Le RN soutient également la gauche dans sa tentative jeudi d’abroger la très décriée réforme des retraites.
L’exécutif veut réduire le déficit public de 6,1% du PIB en 2024 à 5% en 2025, donc sous le plafond européen de 3% en 2029, tout en entamant une lente réduction de la dette colossale (112% du PIB). à la fin). en juin, près de 3,230 milliards d’euros). Sans budget, selon le gouvernement, la France se retrouverait au pied du mur.
« Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une situation extrêmement grave pour le pays. Le Premier ministre a parlé d’une tempête. Ce n’est pas un mot choisi au hasard, c’est un mot qui a une résonance financière, économique et budgétaire, et nous sommes évidemment prêts à faire des concessions pour éviter cette tempête”, a déclaré jeudi matin le ministre de l’Economie et des Finances, Antoine. Armand, sur BFMTV/RMC. “Nous sommes prêts au geste sur l’électricité”, a-t-il déjà reconnu. Michel Barnier a assuré mardi à TF1 qu’il “verrait si on peut faire plus pour préserver le pouvoir d’achat des Français”.