TRIBUNE
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Les deux candidats souffrent du syndrome de l’éternelle jeunesse, celui d’une génération bercée par les promesses des décennies d’après-guerre. Mais pour le candidat démocrate, l’illusion du corps politique éternel s’est heurtée à la dure réalité du corps biologique.
Les baby-boomers ne se voient pas vieillir. Le débat entre Biden et Trump en a apporté la tragique preuve. Si le premier est né pendant la Seconde Guerre mondiale, si le second a vu le jour à la fin du conflit, tous deux ont désormais dépassé l’âge moyen de l’espérance de vie dans leur pays et ne renoncent donc pas à exercer celle des fonctions les plus exposées au monde malgré le passage du temps. Ce syndrome de l’éternelle jeunesse n’est guère une surprise pour une génération bercée par les promesses des décennies d’après-guerre. La principale fut celle d’une révolution médicale exceptionnelle permettant de repousser sans cesse l’âge de la mort. En 1945, l’espérance de vie était de 63 ans ; même s’il a diminué récemment, il se situe désormais autour de 79 ans. Soutenu par une industrie puissante, dont le pouvoir politique est considérable au Congrès, ce déclin de la mortalité s’est accompagné d’une lutte permanente contre les ravages du temps sur le corps.
De la sexualité à la peau, en passant par les soins médicaux, pilules, comprimés et crèmes repoussent chaque jour un peu plus les conséquences de l’âge et alimentent un marché extraordinaire de la jeunesse éternelle. Avec son exubérance coutumière, Trump en a fait une arme politique en jouant sans cesse sur son corps viril, ses frasques sexuelles et sa silhouette. Sa célèbre danse, devenue rituel de campagne, est censée être un baromètre de sa force physique. Malgré de multiples avertissements sur les difficultés physiques et
