Samedi 18 juin 2011, les gendarmes de Privas ont été alertés de la disparition d’une jeune fille mineure qui habite le hameau de Bombrun, à Tournon-sur-Rhône. Son nom est Marie-Jeanne Meyer, 17 ans. Elle est en première année dans l’établissement local, le lycée Gabriel Faure. C’est son petit ami, inquiet de ne pas pouvoir la contacter, a appelé la police.
Marie-Jeanne a quitté la maison vers 18h00 pour aller faire du jogging. Les témoins sont entendus. Lundi 20 juin, en fin d’après-midi, un habitant de Tournon s’est rendu sur les hauteurs de la ville, au lieu-dit La Fourche, la découverte d’une fosse récente remplie de pierres et de branchages. Le lendemain, la police était sur place. Ils rencontrent un trou mesurant 3 m sur 2,50 m. Et corps humain complètement calciné apparaît. Une hache et un marteau sans leur manche sont également effacés. La victime est bien Marie-Jeanne Meyer, identifié après expertise ADN.
« Je n’ai jamais vu de photos comme celle-ci dans un dossier. C’est quelque chose qui m’a frappé. Nous retrouverons une tête et un tronc carbonisés. Et nous ne trouvons pas pas le reste. On verra au moins 7 à 8 marques de coups de couteau au thorax, elle a une dépression au niveau du visage, c’est-à-dire que son visage était enfoui dans son crâne, mentionne Me David Metaxas, avocat de la famille de Marie-Jeanne Meyer. Le corps a été découpé à la hache, au niveau des membres les traces sont nettes.
ADN masculin est retrouvé sur les lieux du crime. C’est celui d’un homme fiché pour violences, Anthony Draoui, 19 ans. Cela fait de nombreux mois que ce jeune homme élevé dans un milieu précaire, père absent, mère toxicomane, a coupé les ponts avec tout le monde.
Des actes de cannibalisme ?
Un an après le décès de Marie-Jeanne Mayer, Des policiers espagnols remettent un homme à leurs homologues français. Il s’agit bien d’Anthony Draoui. Ce dernier est immédiatement inculpé pour le meurtre du lycéen.
Jeudi 21 juin 2012, Anthony Draoui raconte au juge sa rencontre fortuite avec Marie-Jeanne Meyer. Il dit qu’il l’a croisée sur la colline. Il lui a suggéré de visiter son camp. Draoui décrit alors ce qu’il appelle une « tentative de séduction ». A deux reprises, il essaya de l’embrasser. «J’ai été blessé lorsqu’elle m’a repoussé. Je l’ai frappé, puis trois ou quatre coups de couteau dans l’estomac », explique-t-il.
« Il est évident que Draoui voulait agresser sexuellement Marie-Jeanne Meyer. Ce qu’il appelle une tentative de séduction est, pour nous, une tentative de viol. Je vous rappelle également que dans ce coffre-fort, nous avons trouvé un magazine pornographique, un emballage de préservatif vide», raconte l’avocat de la famille de Marie-Jeanne Meyer. On soupçonne même une part de cannibalisme, car Il y a membres qui n’ont jamais été retrouvés. Chez Anthony Draoui, l’ultra-violence est omniprésente.
Mardi 30 septembre 2014, Anthony Draoui, 22 ans, est devant la cour d’assises de l’Ardèche, à Privas. Un psychiatre a dit de l’accusé qu’il “peu de regrets et aucun remords”. Malgré des témoignages inquiétants, Anthony Draoui indique : « Je ne pense pas être dangereux. C’est arrivé dans un contexte particulier, la faim, le froid, la solitude. Il avoue désormais, sans enthousiasme, avoir démembré le jeune joggeur. Mais Draoui n’en dira pas plus. Lundi 1er février 2016, après avoir fait appel, il se retrouve devant la cour d’assises du Gard. Il est condamné à la réclusion à perpétuité.
Invités de « Hour of Crime »
– Moi David Metaxas, avocat au barreau de Lyon et avocat de la famille de Marie-Jeanne Meyer.
– Frédéric Perruche, journaliste et correspondant de RTL à Lyon.
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