CMardi 26 novembre, dans la salle du Bateau Lyre du Barp, pas de présentation, mais une journée organisée par l’agence de développement BA2E dédiée aux métiers du bois. Une vingtaine de stands présentent le secteur, les entreprises, les organismes de formation, etc. Puis sur scène, Patrick Molinier, de l’Institut Technologique FCBA, présente les travaux d’un atelier sur l’habitat temporaire en bois organisé avec des étudiants en architecture de France, du Japon et d’Ukraine et des accompagnateurs. du Tour de France.
En cette époque de réchauffement climatique, le bois, les matériaux provisoires et démontables retrouvent un peu d’éclat par rapport au béton des sols imperméabilisés. « Nous allons relancer l’opération à plus grande échelle à Toulouse », assure Patrick Molinié. Puis Emma Penot, une des étudiantes, prend la parole pour raconter l’atelier : « C’était un défi, rien qu’au niveau de la langue ! On a fini par parler avec nos dessins ! Et en deux semaines, à Bordeaux, nous avons réalisé des maquettes. »
Sur plusieurs étages
Un jury, composé de l’architecte japonais Shigeru Ban (Prix Pritzker 2014), du Canadien Mikael Green, de Sam Stourdze, directeur de la Villa Médicis à Rome, et de la Bordelaise Virginie Gravière, a récompensé le Pavillon Pilat, une cabane en bois sur plusieurs planchers dont la maquette a été exposée lors de cette journée au Bateau Lyre.
Mael Fontaine, Anastasiia Marchenko, Daria Serhiienko, Emma Penot, lauréates du concours, avec l’architecte japonais Shigeru Ban.
Emma Pénot
Il servira à la construction d’un Pavillon du Pilat grandeur nature, de 5,30 m de haut sur une emprise au sol de 25 m², érigé au printemps 2025 dans l’espace d’accueil de la dune du Pilat. A quoi servira ce bâtiment ? À une exposition initiée par le collectif de photographes et réalisateurs Les Associés. Ils travaillent depuis 2022 sur un projet baptisé « 600° », en référence aux incendies qui ont ravagé la Gironde, de Landiras à la dune du Pilat.
Vers le public
« En deux ans, nous avons tissé des liens avec la dune du Pilat », explique Joël Peyrou, du collectif. Nous disposons de six récits différents en images sur les suites de l’incendie, sur ce territoire, et avons recueilli de nombreux témoignages. Et nous avons souhaité le transmettre au grand public, en touchant le plus grand nombre, pour fédérer autour des enjeux sociétaux liés aux risques et au changement climatique. »
Ainsi, le Pavillon du Pilat accueillera, de juin à décembre 2025, sur ses murs de bois et de toile des images, des phrases toutes liées au paysage d’après incendie. Au milieu des deux millions de visiteurs annuels de la dune.
Le groupe d’étudiants ukrainiens et français sur l’île Trukhaniv, une île située au centre de Kiev (kyiv).
Emma Pénot
Une construction à Kyiv
Des étudiants ukrainiens en architecture ont participé à l’atelier qui couronnait le pavillon Pilat. «Des liens forts se sont créés entre nous», raconte Emma Penot, une des étudiantes françaises. Nous avons créé une association et demandé à la mairie de Bordeaux de monter un projet. Et en septembre, nous sommes allés en Ukraine pendant trois semaines pour construire un projet de logements d’urgence à Kiev. Quand nous sommes arrivés, l’hôpital pour enfants venait d’être bombardé. Nous avons donc réorienté notre projet vers les enfants. Et un petit pavillon en bois sera construit au milieu de Kyiv. Pour ne pas oublier ces mille jours de guerre. »
