Avenir des médias locaux : quel impact pour Lux ?

Avenir des médias locaux : quel impact pour Lux ?
Avenir des médias locaux : quel impact pour TV Lux ?

Nicolas Léonard, directeur de Lux, réagit avec une sérénité prudente. Selon lui, les enjeux de cette réforme, bien que complexes, ne sont pas une surprise, mais nécessitent une réflexion approfondie pour préserver les équilibres et les spécificités locales. “Ces annonces ne nous font pas peur, car ce débat sur le nombre de médias locaux existe depuis des années”explique Nicolas Léonard. “Si leur multiplicité est bénéfique pour la démocratie, elle pose néanmoins des questions en termes de coûts et d’efficacité.”

Pour TV Lux, qui couvre à elle seule tout le territoire de la province de Luxembourg (43 communes) et représente 28% de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la situation est différente. “Nous avons toujours travaillé avec rigueur et en favorisant les synergies, par exemple avec la RTBF ou avec d’autres télévisions locales comme Matélé, nous faisons déjà ce que demande le ministre depuis un certain temps”.

Pour TV Lux une perte annuelle comprise entre 20.000 et 25.000 euros

La réforme prévue par Jacqueline Galant crée des difficultés financières supplémentaires pour tout le monde. Nicolas Léonard estime que TV Lux pourrait devoir faire face à une réduction budgétaire comprise entre 20 000 et 25 000 euros par an, une somme qui, bien que gérable, risque de peser sur certaines missions. « Nos budgets de fonctionnement sont calculés pour répondre à nos obligations. Si les ressources diminuent, certaines missions devront être ajustées, comme les actions liées à la capture ou à l’inclusion. Notre contrat de gestion peut être sujet à révision.

Face à l’inflation, notamment celle des coûts de l’énergie et de l’indexation des salaires, Léonard souligne également le rôle crucial des municipalités dans le financement des médias locaux. « Nous devrons probablement compter encore plus sur leur soutien dans les années à venir. »

Vers un modèle médiatique local à la manière de « 3 » ?

En France il existe 26 antennes locales de France 3. Concrètement, le programme national de France 3 est diffusé depuis Paris sur toutes les antennes locales. Celles-ci diffusent alors leurs propres programmes produits dans la région et visibles uniquement par les téléspectateurs de la station concernée. Un modèle qui existe aussi en Allemagne avec l’ARD, où chacun Terre possède sa propre chaîne de télévision locale contrôlée par l’antenne nationale.

Nicolas Léonard rejette fermement l’idée que les médias locaux de la Fédération Wallonie-Bruxelles puissent devenir des références régionales pour la RTBF. « Si TV Lux devenait « La Une Lux », cela n’aurait plus de sens. Les médias locaux sont profondément ancrés dans leur territoire, avec leur propre identité et un lien unique avec la population. C’est Jean-Paul Philippot (NDLR : l’administrateur général de la RTBF). Mais je pense que sa vision après Reyers n’est pas complète…”

Des différences structurelles importantes entre les deux types d’entités sont également mises en avant, notamment en matière de politique salariale et de gestion des ressources humaines. « Les journalistes et techniciens de la RTBF sont mieux payés que ceux des médias locaux. Les commissions paritaires sont différentes et cela signifierait que s’aligner sur la commission paritaire de la RTBF serait complexe et coûteux.

Visite du ministre en janvier 2025

Jacqueline Galant sera de passage à TV Lux le 14 janvier. Une occasion, selon Nicolas Léonard, de lui montrer la réalité du terrain. « Nous ne roulons pas sur l’or, mais nous accomplissons largement nos missions avec les moyens dont nous disposons. Par rapport à d’autres médias comme la RTBF, nos coûts de production, tout bien considéré, sont nettement inférieurs. Notre audience, tant linéaire que numérique, est excellente.

Le directeur de TV Lux est optimiste quant à la capacité de dialoguer avec le ministre. «Je ne la considère pas comme une ennemie des médias locaux. Nous devons nous inscrire dans cette nouvelle dynamique, en défendant notre spécificité.”

Pour Nicolas Léonard, la rationalisation des médias locaux ne doit pas se faire au détriment de leur mission première : refléter et servir la population de la province de Luxembourg. Si l’enjeu financier est réel, il reste convaincu qu’un dialogue constructif permettra de trouver des solutions dans le respect de l’équilibre entre efficacité et diversité. TV Lux, fort de son expérience et de ses synergies, entend rester un acteur incontournable dans ce paysage en évolution. “Je ne peux pas imaginer fusionner avec un autre média local.conclure.

 
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