Joe Biden, 81 ans, est apparu à plusieurs reprises dépassé, trébuchant sur les mots, incapable de suivre le fil de sa pensée lors du premier débat de la campagne pour l’élection présidentielle américaine, jeudi 27 juin. Au point que plusieurs médias, outre-Atlantique, ont mis en cause, avec une force inédite, le maintien de sa candidature alors que la convention démocrate devant officialiser son investiture, dégagée au vu du résultat des primaires, est prévue au mois d’août.
Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Aux Etats-Unis, les médias remettent en question le maintien de la candidature Biden
Ajouter à vos sélections
Le président actuel et son adversaire républicain Donald Trump, âgé de 78 ans, sont les deux candidats les plus âgés jamais désignés par leurs partis respectifs. Que se passerait-il si l’un des deux hommes n’était pas en mesure de mener à bien cette élection et de prêter serment le 20 janvier 2025 ? Avant l’élection, ce sont les règles internes des partis qui s’appliquent. Après le vote, le cadre juridique américain est flou. Rappelons tout d’abord que l’élection présidentielle américaine se déroule en plusieurs étapes :
- les primaires, au cours desquelles les militants de chaque parti débattent à travers le pays avant de soumettre leur choix de candidat aux mains des délégués ;
- la convention, ou le rassemblement des délégués de chaque parti pour officialiser la nomination du candidat ayant obtenu le plus de soutiens ;
- l’élection elle-même, qui comprend d’abord le vote des électeurs de chaque État, puis celui des électeurs qui les représentent ;
- enfin, l’investiture, qui officialise l’arrivée au pouvoir du nouveau président.
En cas de désistement avant le congrès, les délégués ont le dessus
Joe Biden et Donald Trump ayant largement remporté les primaires démocrates et républicaines, c’est lors des conventions que se déciderait la nomination de chaque parti si l’un des deux hommes venait à se retirer. Un redémarrage à zéro, explique ABC News, qui offrirait «beaucoup d’influence sur les délégués»ces personnes (près de 2 400 côté républicain et 4 000 côté démocrate) qui se rendent habituellement aux conventions (cette fois à Milwaukee du 15 au 18 juillet pour les républicains, à Chicago du 19 au 22 août pour les démocrates) pour entériner le candidats choisis lors des primaires.
« Jusque dans les années 1960, les conventions disposaient d’un véritable pouvoir de décision politique.explains François Vergniolle de Chantal, professor at Paris Cité University. Mais depuis, et avec une forte accélération depuis les années 1990, les conventions sont devenues un couronnement. Le candidat du parti est sacré, mais il n’y a pas de débat. C’est une sorte de grand théâtre, de grande mise en scène. Si jamais ce scénario [la désignation d’un nouveau candidat] si cela se produisait, nous pénétrerions dans un territoire politique inconnu. »
Il vous reste 66,56% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.
