Vancouver pourrait revenir sur sa restriction sur le gaz naturel

Vancouver pourrait revenir sur sa restriction sur le gaz naturel
Vancouver pourrait revenir sur sa restriction sur le gaz naturel

Vancouver autorisera-t-elle à nouveau le droit de se chauffer au gaz naturel dans les nouveaux bâtiments ? Le conseil municipal devrait se prononcer cette semaine sur cette question, qui a suscité une forte opposition.

En 2022, Vancouver est devenue l’une des premières villes au Canada à interdire le gaz naturel pour le chauffage des nouveaux immeubles résidentiels. Cette mesure a servi d’exemple à d’autres communes, qui ont depuis emboîté le pas.

Cependant, en juin, les conseillers ont surpris en votant 6 contre 5 en faveur de modifications à ces règles. Ils ont également ordonné un rapport aux responsables municipaux (Nouvelle fenêtre) (en anglais) sur le retour de cette énergie fossile dans les nouvelles constructions.

Je ne comprends pas la logique. […] Cela n’a pas de sens, c’est le contraire du progrèscommente Besty Agar, directeur du programme de bâtiments à l’Institut Pembina.

Les nouvelles constructions sont le moment le plus facile pour prendre les bonnes décisions quant au choix d’un système de chauffage électrique. Cela n’a aucun sens de retarder l’adoption de cette mesure et d’y revenir, car cela nous coûtera simplement plus cher à l’avenir.

Une citation de Besty Agar, directeur du programme de bâtiments à l’Institut Pembina

L’abordabilité, mais pour qui ?

Lorsque le conseiller municipal Brian Montague a présenté cette motion en juin, l’argument économique et la crise du logement ont été mis au premier plan.

Toutefois, le rapport des agents municipaux indique queAutoriser le gaz naturel pour le chauffage des locaux et de l’eau offre plus d’options aux candidats, mais ne devrait pas améliorer l’abordabilité ni accélérer les approbations de construction, par rapport à une option à faible émission de carbone.

Les résultats du rapport ont été présentés mardi au conseil municipal.

Le conseil devrait décider jeudi s’il maintiendra ou non le retour du chauffage au gaz naturel dans ces nouveaux logements. D’ici là, 142 personnes doivent témoigner devant le conseil municipal sur la question, dont des citoyens mécontents.

Ces limitations d’utilisation du gaz naturel ne concernent que le chauffage des pièces et de l’eau des bâtiments. Les cuisinières peuvent toujours être alimentées avec cette énergie.

Photo : La Presse Canadienne / DARRYL DYCK

On parle d’abordabilité, mais pour qui ? demande à Besty Agar son rôle. Ces systèmes de chauffage ne peuvent pas être utilisés pour rafraîchir des espaces, contrairement aux pompes à chaleur, souligne-t-elle.

Ils devront également être modernisés à l’avenir pour répondre aux obligations de neutralité carbone, et ce sont les propriétaires qui devront payer la note, explique Besty Agar.

Près de 60 % de la pollution carbonée de la ville de Vancouver provient de ses bâtiments, principalement de l’utilisation du gaz naturel pour l’eau et le chauffage des pièces, souligne la Ville.

Les médecins appellent à prendre du recul

Dans une lettre ouverte cette semaine, l’Association canadienne des médecins pour l’environnement, qui représente quelque 150 professionnels de la santé, a également exhorté le conseil municipal à maintenir ses interdictions antérieures sur le gaz naturel.

Ils demandent à la municipalité de protéger la santé du public et de ne pas se laisser tromper par la désinformation sur l’abordabilité du gaz naturel.

Dépendre de cette ressource fossile n’est pas seulement dépassée, c’est aussi une approche dangereuseécrivent-ils, citant les conséquences de ces polluants sur la qualité de l’air, les taux d’asthme et les risques de cancer, sans même compter ses impacts sur le climat.

Il est temps pour Vancouver d’agir de manière responsable, de restaurer son leadership climatique au Canada et de protéger la santé publique.

Une citation de Lettre ouverte de l’Association canadienne des médecins pour l’environnement

Un lobbying déguisé ?

Sunil Singal, directeur de campagne chez Stand.earth, dénonce l’émergence de groupes de pression pro-énergies fossiles en Colombie-Britannique, qui s’immiscent dans les discussions des conseils municipaux pour ralentir la transition énergétique et semer le doute sur les gouvernements locaux. .

C’est inquiétant car ils ne montrent pas leurs véritables intentions, qui sont de continuer à générer des profits pour les sociétés minières fossiles. Pourtant, nous parlons de la santé des gens. Nous savons que c’est mauvais pour notre santé et que nous traversons une crise d’accessibilité financière.

Une citation de Sunil Singal, directeur de campagne chez Stand.Earth

Utiliser l’électricité pour le chauffage et la climatisation est beaucoup plus efficace. Nous traversons une crise d’accessibilité financière et nous cherchons à réintroduire le gaz, ce qui augmentera la facture des résidents. C’est fou.

Si cette mesure se concrétise, Vancouver conserverait en tout cas son statut de leader pour Sunil Singal. Elle deviendrait la première ville au Canada à réintroduire volontairement un gaz polluant dans les habitations.

 
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