Le président démocrate Joe Biden et le candidat républicain Donald Trump se préparent à s’affronter jeudi soir lors de leur premier débat présidentiel de la campagne alors que la course serrée à la tête des États-Unis commence à s’intensifier.
L’actuel président et l’ancien occupant du Bureau Ovale chercheront à mettre en avant leurs politiques respectives, leurs qualités personnelles et leur vision du pays.
Le débat d’Atlanta a traditionnellement lieu tôt dans la course et il n’est pas certain qu’il suscite l’intérêt des Américains qui ne sont pas déjà intéressés, selon Marc Trussler de l’Université de Pennsylvanie.
“C’est très, très étrange d’avoir un événement de campagne aussi important si tôt dans le cycle”, a fait remarquer M. Trussler, directeur de la science des données pour le programme de recherche et d’études d’opinion. élections universitaires.
Des millions de personnes devraient suivre le débat, qui est important pour les deux camps dans une élection qui pourrait être décidée par une fraction des électeurs dans une poignée d’États clés, dont la Pennsylvanie.
M. Trump a tenu un meeting à Philadelphie le week-end dernier, et la campagne républicaine a ouvert au début du mois un nouveau bureau dans la ville de Reading, une partie de l’État qui compte une importante population latino. La campagne de réélection de M. Biden investit également des fonds en Pennsylvanie, en déployant plus de 100 assistants dans tout l’État.
Peu d’enthousiasme cette année
Mais Marc Trussler n’est pas sûr que ces efforts se traduiront par des votes. De nombreux électeurs de Pennsylvanie, comme dans une grande partie du pays, ne semblent pas enthousiasmés par les candidats ni par ce qu’ils proposent.
Il semble y avoir moins d’enthousiasme et moins de débats dans l’État que lors des années électorales précédentes, a déclaré Trussler. La Pennsylvanie a voté pour Donald Trump en 2016 et pour Joe Biden en 2020, tous deux avec une faible marge.
Cette fois-ci, les différences de niveau de soutien à MM. Biden et Trump sont importantes parmi les personnes peu engagées en politique, a fait valoir M. Trussler. De nombreux Américains considèrent les deux candidats présidentiels comme médiocres et sont donc tout simplement moins intéressés par leurs campagnes.
Les démocrates et les républicains espèrent que le débat fera des étincelles.
Dans le même temps, les deux dirigeants devront répondre à la question de savoir s’ils sont aptes à occuper ce poste.
M. Trump sera probablement appelé à rendre compte de sa récente condamnation pour 34 chefs d’accusation lors d’un procès pour paiements secrets. Il fait également face à de graves accusations dans le cadre de trois autres poursuites en cours.
M. Biden, 81 ans, pourrait être critiqué pour son âge et son niveau d’énergie, même si M. Trump, 78 ans, commet régulièrement sa part d’erreurs verbales déroutantes.
Marc Trussler s’attend à ce que Joe Biden tente de démontrer la force de la reprise économique au cours de son mandat, notamment par rapport aux performances d’autres pays.
M. Trump, de son côté, soulignera à quel point l’inflation continue de nuire aux familles américaines, selon le spécialiste. Donald Trump tentera probablement de présenter l’immigration aux États-Unis comme une source de malheur sociétal.
«La chose la plus importante que je cherche, c’est si les gens prêteront attention à ce débat. Est-ce que ça va changer (les choses) ? En particulier, comment les électeurs les moins engagés perçoivent-ils cette course ? » » dit Trussler.
Intérêt pour le Canada
De nombreux Canadiens seront également à l’écoute et resteront attentifs à toute promesse politique qui pourrait affecter les relations avec leur principal partenaire commercial.
Celui qui remportera les élections sera au pouvoir lors de la révision imminente de l’accord commercial continental en 2026. En préparation, l’Équipe Canada du gouvernement libéral est descendue dans les rues au sud de la frontière pour renforcer les liens avec Trump et Biden.
M. Trussler, qui est Canadien, estime que les Canadiens espèrent simplement un peu de calme de la part de leur voisin.
« Les États-Unis sont l’éléphant qui vit à côté du Canada et je pense que les Canadiens veulent y voir la stabilité », a-t-il conclu.
Kelly Geraldine Malone, La Presse Canadienne
