Combinaison d’images créée le 22 octobre 2020 : l’ancien président américain Donald Trump (à gauche) et l’actuel président américain Joe Biden (à droite) lors du dernier débat présidentiel de 2020 à Nashville, Tennessee, États-Unis, le 22 octobre 2020.
PHOTO AFP / Brendan Smialowski, JIM WATSON
Des millions d’Américains auront les yeux rivés sur leurs écrans pour un face-à-face sous haute tension entre le président démocrate et son prédécesseur républicain.
Les deux hommes débattront à partir de 21h00 (01h00 GMT vendredi) en Géorgie, l’un des Etats les plus contestés lors de l’élection.
Leur duel, qui devrait durer 90 minutes, sera animé par deux journalistes de CNN, Jake Tapper et Dana Bash.
Soucieuse d’éviter la cacophonie du premier débat de 2020, durant lequel Joe Biden et Donald Trump ont passé une heure et demie à s’insulter et à s’interrompre, la chaîne a adopté une série de règles censées réguler leurs échanges.
Le spectacle se déroulera sans public, sans prompteur.
Surtout, le micro de Joe Biden sera coupé lorsque Donald Trump prendra la parole et vice versa.
Même si leur impact sur le vote reste souvent limité, ces rencontres constituent des temps forts de la campagne électorale, depuis le premier tête-à-tête télévisé organisé il y a plus de 60 ans, à Chicago, entre John F. Kennedy et Richard Nixon.
Selon une enquête de l’Université Quinnipiac, la grande majorité des Américains prévoient de regarder le débat jeudi soir. Quelque 16% d’entre eux n’excluent pas que l’émission modifie leur façon de voter.
Mais le débat de jeudi sera exceptionnel à tous égards, car l’issue du scrutin de novembre est incertaine.
Jamais auparavant les Américains n’avaient eu à départager des candidats aussi âgés que le président démocrate de 81 ans, qui, il faut le dire, montre des signes évidents de fatigue, et son adversaire républicain, de trois ans seulement son cadet.
De même, les Américains n’ont jamais eu à décider s’ils devaient ou non remettre les clés de la Maison Blanche à un ancien président condamné pour un crime. Donald Trump sera condamné à New York le 11 juillet prochain. Il risque la prison.
Les démocrates tablent sur le contraste entre un Joe Biden peu charismatique mais raisonnable et compétent, et un prédécesseur multi-inculpé, capricieux et enclin aux fausses digressions.
Le Républicain, qui n’a jamais concédé sa défaite en 2020 et ne s’est pas engagé à respecter le verdict des urnes de novembre, réservera sans doute des piques à son adversaire sur sa forme physique et mentale.
L’ancien président a même insinué que son rival se ferait « doper » avant de se présenter devant les caméras.
Mais les partisans du septuagénaire savent que cette stratégie de dénigrement pourrait se retourner contre lui, puisque même une performance moyenne de l’actuel président jeudi pourrait alors être considérée comme une victoire.
“Dans les médias, beaucoup sont déjà prêts à remettre un trophée à Joe Biden s’il parvient à tenir debout 90 minutes”, a déclaré mardi Jason Miller, l’un des animateurs de la campagne républicaine.
Il prévient les conservateurs que Donald Trump affrontera jeudi un candidat, retranché depuis vendredi soir auprès de ses conseillers, qui sera « prêt ».
Habituellement, les candidats à la Maison Blanche attendent l’automne pour débattre, mais le démocrate a défié son rival de l’affronter avant l’été afin d’établir rapidement un contraste qui, Joe Biden en est convaincu, jouera en sa faveur.
Un deuxième débat est prévu sur ABC le 10 septembre, deux mois avant ce scrutin explosif.
