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Chaque année, des millions de musulmans participent à Hajj, le pèlerinage à la Mecque qu’il est obligatoire d’effectuer une fois dans sa vie si l’on respecte les cinq piliers de l’Islam. Cette année, la chaleur, la surpopulation et les conditions sanitaires critiquées par certains ont fait près de 1 300 morts. Explications.
« La saison de Hajj “Le pays est exempt de toute épidémie ou menace pour la santé publique, malgré le grand nombre de pèlerins et les défis posés par les températures élevées”, a déclaré le ministre saoudien de la Santé, Fahad al-Jallayel, dans un communiqué. Pourtant, près de 1 300 personnes ont perdu la vie cette année en participant au pèlerinage à La Mecque. Un lourd bilan qui s’explique par plusieurs facteurs.
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Il faisait plus de 40°C tous les jours
Le premier facteur de mortalité est la chaleur étouffante qui a régné en Arabie Saoudite entre le 14 et le 19 juin 2024, dates officielles de la Hajj. Selon BBC qui a enquêté sur le sujet, les températures montaient jusqu’à près de 52°C à l’ombre, exposant les corps à un risque très dangereux d’insolation et de déshydratation. Reuters a donné la parole à Carl-Friedrich Schleussner de Climate Analytics, qui estime qu’une augmentation de 1,5°C des températures mondiales pourrait multiplier par 5 le risque d’insolation à l’avenir.
De nombreuses personnes âgées et faibles participent au pèlerinage
Il est également important de savoir que le Hajj a un coût : de nombreux musulmans sauvent leur vie entière pour pouvoir y participer avant de mourir. Résultat ? De nombreuses personnes âgées s’engagent sur les chemins de pèlerinage, sans avoir les ressources physiques pour affronter la chaleur ou supporter l’effort que demande cette marche.
Les pèlerins fraudent et participent sans autorisation officielle
Pouvoir entrer dans l’enceinte sacrée de la Kaaba [le cube, en arabe], il est obligatoire d’avoir un permis officiel. Or, selon les autorités saoudiennes, de plus en plus de personnes tentent de contourner le système. Problème, des tentes, de la nourriture et de l’eau sont fournies pour un nombre donné de pèlerins… Les personnes qui n’ont pas de permis profitent de ces ressources sans y avoir droit, au détriment des pèlerins officiellement enregistrés. Cette question de “Hajj non-officiel » contribuerait à une surmortalité, selon la BBC.
Conditions d’hébergement dangereuses ?
“Beaucoup se sont évanouis à cause du surpeuplement et de la surchauffe dans les tentes”, ont raconté les participants à nos confrères britanniques. Surpeuplées, les tentes seraient également mal refroidies si l’on en croit ces pèlerins. Par ailleurs, des voix s’élèvent cette année pour dénoncer les circuits obligatoires. Trop longs, sans point d’eau, parfois bloqués dans le sens du retour, les circuits mis en place par les organisateurs auraient fait prendre des risques aux participants. « Nous avons été obligés de suivre un parcours de sept kilomètres sans eau ni ombre. La police avait installé des barrages routiers, nous obligeant à marcher inutilement sur de longues distances », ont déclaré des personnes à la BBC.
Aide trop lente ?
Le système de santé apparaît massif : 189 hôpitaux, 3 500 lits en centres de santé et cliniques mobiles ainsi que 40 000 membres du personnel médical, technique et administratif ainsi que des bénévoles, selon les chiffres officiels du gouvernement saoudien. Mais elle est en réalité jugée insuffisante par certains observateurs. Les personnes en difficulté n’ont pas pu être prises en charge à temps selon l’enquête de la BBC.
